Femmes de l'Autremonde 1 : Morsure de Kelley Armstrong

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Détails

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Titre : Femmes de l'Autremonde 1 : Morsure

Titre original : Women of the Otherworld : Bitten

Auteur : Kelley Armstrong

Nombre de tomes : série en 12 volume, en cours

+ 6 nouvelles & novellas

  • Men of the Otherworld
  • Tales of the Otherworld
  • Chaotic
  • Angelic
  • Counterfeit Magic
  • Becoming

[détail]

Nombre de pages : 544

Editeur : Milady

Editeur original : Viking Press

Genre : Bit Lit

Prix de l'édition papier : 8 euros

Prix de l'édition numérique : 4,99 euros

Machine de test : Cybook Orizon

Format du fichier utilisé : Epub

DRM : sans

Résumé : Elena Michaels est un loup-garou et la seule femelle de son espèce. Voilà qui n’est déjà pas banal. Mais en plus, elle fait tout ce qu’elle peut pour être normale. Elle voudrait une vie ordinaire, sans ses désirs inhumains, sa sauvagerie, sa faim et ses instincts de chasseuse.
Mais la Meute fait appel à elle. Enfreignant les lois du clan, des déviants menacent de dévoiler leur existence. Elena obtempère, car la loyauté du sang ne se discute pas. Et au cours de son combat, elle découvrira sa vraie nature…

Critique :

Quand j'ai vu le résumé de Morsure, je me suis dit "ohlala, la seule femelle de son espèce ? Encore une histoire qui va finir en partouse !". C'est qu'on commence à avoir l'habitude avec Riley Jenson et tous les mâles qui veulent la sauter pour avoir un descendant. Et ce cliché de la nénette qui veut être normale : déjà vu depuis Buffy au moins. Mais j'avais tort. Morsure est vraiment une bonne surprise.

Certes, les loups-garous de Kelley Armstrong ne sont pas hyper originaux et restent dans les cadres du mythe malgré quelques clichés reniés et deux ou trois trouvailles. Ils ne craignent pas les balles en argent et ne sont pas soumis au cycle lunaire mais ils vivent en meute, leur comportement social se rapproche de celui du loup et ils vieillissent lentement. La lycanthropie se transmet de père en fils ou par la morsure. Comme peu d'humains peuvent survivre à une morsure et que la plupart sont dévorés ou tués avant, ceci explique qu'Elena soit la seule femelle de son espèce. Par ailleurs, les poilus ne courent pas les rues. Seule une quarantaine survit encore dans le monde. Une petite poignée forme la Meute. Le reste sont des cabots plus ou moins dangereux et qui s'en prennent parfois aux humains.

Pourtant, malgré un certain académisme mythologique, Morsure parvient à sortir du lot. Tout d'abord, Kelley Amrstrong a le sens du détail. Contrairement à Keri Arthur, qui n'aime s'attarder que sur les scènes de cul, Kelley prend le temps de poser son intrigue, développer ses personnages, détailler les états émotionnels de son héroïne et décortiquer son univers, l'histoire de la meute. Ses héros, et ses méchants, ne sont pas non plus "mono-dimension". Bien sûr, il y a de vrais gentils, comme Nick et Philip, ou encore de vrais psychopathes, comme Leblanc, Cain et Daniel, mais aussi des personnages plus ambiguës : Elena (la narratrice), qui tente d'être une humaine douce et gentille pour s’intégrer alors qu'elle a tué - innocents inclus - , est encore capable de le faire et n’a pas vraiment une personnalité charmante. Clayton, son amant, est plus loup qu'humain et plus meurtrier sans pitié que gentil mouton. Ce qui ne l'empêche pas de se montrer bon envers les siens et d'aimer sincèrement Elena. Jeremy, le chef de meute protecteur sait se montrer dur si ce n’est injuste avec les autres, même si cela signifie qu'il doit les enfermer dans une cage pour qu'ils se tiennent tranquille (pour leur bien). Et puis, Marsten, est un cabot plus malin et plus subtil que la moyenne mais, si je vous en disais plus, ce serait raconter la fin du roman.

L’histoire se conjugue selon le mode du thriller (et des côté romantiques, puisque l'on est dans de la Bit Lit). Quelques évènements sont assez prévisibles mais le tout est bien construit et servit par de nombreuses péripéties. Chose agréable : nos loups-garous n’ont pas de supers pouvoirs façon grosbill de jeu de rôle. Tout au plus l'alpha partage-t-il une certaine connexion mentale avec les siens, de même entre Elena et Clay, mais l'auteur n'en abuse pas. Il n’y a pas de demi-machin-tier-truc sortant un nouveau pouvoir de sa poche pour arranger la situation. Pas de Deus Ex Machina. Les héros comme les méchants ne peuvent compter que sur leur intelligence.

L’intrigue est résolue à la fin de ce volume, ce qui fait de Morsure un roman qui pourrait presque se suffire à lui-même. Il est d’ailleurs à noter que tous les romans de Femme de l’Autremonde n’ont pas Elena pour héroïne ou ne sont pas centrés sur elle. Capture, Broken et Frostbitten font suite mais les autres font intervenir de nouvelles héroïnes.

Malheureusement, Morsure a tout de même quelques défauts. Certains passages sont lourds à lire (répétitions, notamment), parfois à cause du style de l'auteur (de nombreux "say" qu'on ne peut pas omettre pour la compréhension et qui ne peuvent être traduits que par "dit"), parfois à cause de la traduction elle-même me semble-t-il. Par ailleurs, les longues phases d’introspection d’Elena lasseront sans doute les lecteurs qui veulent de l’action avant tout.

Côté édition numérique, on a les soucis habituels chez Bragelonne : changement de chapitre lent sur un Cybook Orizon et une marge importante à droite, et même plus que sur Pandore Abusée (ce qui fait que le texte n'est pas centré à l'écran). Hormis ça, le reste est impeccable. Et je n'ai pas eu besoin de refaire l'Epub comme pour les Riley Jenson. Par ailleurs, l'éditeur devrait se pencher sur ce problème de lenteur, donc il est probable que les fichiers soient mis à jour en 2011. Et avec l'édition numérique, pas besoin de racheter le bouquin pour avoir la nouvelle édition revue et corrigée. Comme quoi, l'ebook n'a pas que des désavantages...

Points forts :

  • Intrigue parfois prévisible mais bien construite
  • Univers développé
  • Personnages ambiguës
  • Pas besoin d'acheter 50 volumes pour avoir la fin
  • Pas de Deus Ex Machina ou de pouvoirs héréditaires vampirico-chupacabraesque

Points faibles :

  • Une vision du garou assez classique
  • Une écriture ou une traduction maladroite par moment
  • Certains lecteurs pourraient trouver les introspections d'Elena longuettes

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