La duchesse insoumise de Christine Merrill

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Détails

Lu à partir de l'édition numérique

Titre : La duchesse insoumise

Titre original : The Inconvenient Duchess

Auteur : Christine Merrill

Nombre de pages : 237

Editeur : Harlequin

Editeur original : Harlequin

Genre : historique, romance

Prix de l'édition numérique : gratuit à l'heure où j'écris cette critique

Machine de test : Cybook Orizon

Format du fichier utilisé : Epub

DRM : sans

Résumé : Angleterre, 1815.
Mariée de force au duc Marcus de Haughleigh, ce libertin à la trouble réputation, lady Miranda ronge son frein : vivre dans un château en ruines aux côtés d’un mari ombrageux, voilà qui n’est jamais entré dans ses rêves de jeune fille. Bien sûr, Marcus ne l’a épousée que par devoir, et certes pas par amour. Mais de là à se montrer aussi rude avec elle… S’il croit pouvoir lui imposer cette vie austère sans qu’elle réagisse, il se trompe ! Déterminée à prouver à son mari qu’elle n’est pas femme à se résigner aussi facilement, Miranda se met à le provoquer…

Critique :

Je n'ai lu que trois Harlequin pour me distraire et j'ai déjà constaté une chose très intéressante : ils ont des résumés à chier et faux. En téléchargeant La duchesse insoumise, je m'attendais à quelque chose de salace, voire choquant, bref, un truc qui me ferait marrer avant de dormir. C'est pas parce qu'on est dans une collection historique qu'on ne peut pas se permettre des galipettes sauvages, voire un peu de SM.

Quelle déception ! Miranda notre insoumise passe son temps à se soumettre. A ses parents, au mariage, au qu'en dira-t-on... De temps en temps, elle se dispute avec son nouveau chéwi a propos... du ménage, de la tenue de la maison. Oh yeah ! Par contre, c'est une petite vierge sacrément obsédée alors chaque fois qu'un mec l'effleure, ça la met dans tous ses états. Côté mec, on a deux libertins, frères et rivaux évidemment, qui n'ont pas une seule maîtresse de tout le bouquin, ne boivent pas, ne mordent pas... Oups, non, ce ne sont pas des vampires. Par contre, tourner autour de l'héroïne, dont on ne répétera jamais assez au cours du bouquin qu'elle est banale physiquement, ça ils savent. Encore que pour St John, on se dit que c'est surtout pour agacer son frère, mais pour Marcus ?

Et parlons en du Marcus, justement. Il est censé être méchant, cruel et j'en passe. D'après le résumé toujours et ce que laisse entendre le livre au début. Eh ben non. Il laisse passer quasiment tout, se confond en excuse, se laisse marcher sur les pieds par la domesticité, par sa femme, par son frère, par son cheval (oui, il ne monte pas à cheval, laissant entendre que c'est un peu difficile...), sauve la famille de sa femme couverte de dettes alors qu'il a été contrainte d'épouser l'autre petite "insoumise", offre à cette dernière une nouvelle garde robe, etc, etc... Ces quelques crises de colère sont sur des sujets totalement triviaux (le ménage, par exemple). Et notre libertin arrive à se contrôler quand même des semaines avant de tremper le biscuit dans le pot de miel. Et seulement parce que son frangin agite le drap rouge devant lui.

Le pire, c'est que j'ai failli me laisser embobiner par tout ça. Le roman n'est pas si mal écrit que ça et mon bon sens s'est laissé assommer pendant un moment (ou bien, il me faut arrêter de lire passé minuit). Oh, bien sûr, il y a d'affreux poncifs et clichés narratifs et descriptifs. Genre, les yeux qui en révèlent beaucoup sur l'individu, les respirations haletantes aux moindres effleurements, la lumière qui filtre à travers les rideaux tirés (parce qu'il n'y a pas de store ou de volets à l'époque), les gens dont la peau qui sent naturellement la fleur mais certainement pas la sueur. En même temps, c'est un Harlequin, c'est le style de la maison, alors critiquer un Harlequin pour ça, c'est un peu comme se plaindre qu'un film d'horreur fasse peur ou qu'un roman de hard SF ait des explications scientifiques incompréhensibles sans doctorat. Je ne me vois donc pas tailler un short à ce roman pour ça, comme je ne l'ai pas fait pour Au coeur du danger. Ce serait être de très mauvaise foi. Drôle, mais de mauvaise foi... Hum... Non, je vais résister !

Pourtant, j'aurais dû flairer l'arnaque peu après le début, lorsque notre insoumise se pointe chez la douairière et ne trouve que Marcus et St John car la mère est morte. Normalement, aucun des deux hommes n'aurait eu de raisons de l'épouser puisque le chantage fait à la douairière ne tenait plus avec son décès. Mais c'est là que l'auteur a un coup de génie : parce que Miranda s'est rendue sans chaperon chez eux et qu'il est impossible de la reconduire sur le champ au village parce qu'il pleut (alors qu'elle est venue à pied !), leur réputation est salie, et celle de la jeune fille aussi. Marcus décide donc de se sacrifier pour protéger tout ce petit monde. On notera aussi en passant la puissance du téléphone anglais : ils sont dans le trou du cul du monde mais ils craignent quand même que tout le monde à Londres apprenne cette histoire. C'est formidable ! Franchement, pourquoi l'auteur s'est-elle compliquée la vie alors qu'elle avait une mégère à portée de main ? Si la douairière avait vécu, ça aurait été bien plus rock'n'roll. Tout comme il aurait été plus rock'n'roll que St John se conduise en vrai libertin et débauché. Il arrive à passer deux semaines en compagnie de l'insoumise et à n'échanger qu'un petit baiser de rien. Il haït soit disant son frère, mais il est incapable d'agir comme tel. Dans la réalité, un gars comme lui aurait violé l'héroïne dès le premier jour pour ensuite narguer son ennemi. Mais peut-être que le roman serait devenu trop cruel et tragique pour un Harlequin ?

Résultat, c'est lent, chiant et j'en ai fini par lire la fin en diagonale, espérant un miracle quelconque : que St John débarque et brise le couple d'une façon ou d'une autre, que la douanière revienne sous la forme d'un vampire ou que ce putain de manoir crame et que quelqu'un meure dans d'atroces souffrances. Au lieu de ça, on enchaîne les scènes niaises et/ou improbables, dont une où Miranda n'est même pas capable de reconnaître la voix de son propre mari de celle de St John et les confond donc dans le noir... Comment peut-on pondre des choses si stupides ?

En passant, Harlequin en profite pour nous refiler la couv' d'un autre Christine Merrill. Dans le genre : je me foule pas. D'un autre côté, quand on voit la gueule de la couv' VO, on peut comprendre qu'il ait eu peur de faire fuir les lectrices. On notera aussi au passage le titre choisi à l'arrache et ne correspondant pas au contenu, alors que le titre de la VO est autrement plus clair sur le contenu.

Points forts :

  • Euh, ça aurait pu être plus mal écrit ?

Points faibles :

  • Il ne se passe rien
  • On s'ennuie
  • C'est niais
  • Je n'ai même pas réussi à lire les 30-20 dernières pages
  • Le résumé est mensonger

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