L'homme de la sierra de Pauline Libersart

Note utilisateur:  / 1
MauvaisTrès bien 
Détails

/!\ Ce livre a été lu à partir de l'édition numérique.

Titre : L'homme de la sierra

Auteur : Pauline Libersart

Nombre de tomes : 1

Nombre de pages : -

Éditeur : Laska

Genre : western

Prix de l'édition numérique : 2,99€

Machine de test : Cybook Odyssey HD frontlight

Format du fichier utilisé : epub

DRM : sans

Résumé : Amélie est une héritière du Sud, élevée pour être une véritable dame. Hélas, la guerre civile a tout détruit sur son passage : sa maison, sa fortune et surtout, sa famille. Tentant de rejoindre un oncle et une tante installés dans l’Ouest, elle se retrouve seule et sans argent au cœur de la Sierra Nevada. Un rancher taciturne lui offre alors sa protection, mais il y a un prix…

Dallas vit seul sur ses terres, tel un paria. Quand le hasard met sur son chemin la jolie Amélie, il saisit sa chance d’obtenir un peu de compagnie. Il est loin de réaliser qu’il a affaire à une demoiselle de la bonne société… Lui qui est plus habitué aux bêtes qu’aux humains, comment réussira-t-il à la séduire, pas seulement pour une nuit, mais pour la vie ?

Critique :

J'ai accumulé un retard incroyable dans les publications de Laska, et pour me remettre tout doucement dans le bain, j'ai jeté mon dévolu sur L'homme de la sierra. Que je passe mon temps à renommer L'homme de la steppe ou L'homme de la pampa. Mon cerveau tricote. Bref, mal m'en a pris, car j'ai à la fois apprécié et... pas apprécié. Appelez-moi Schrödinger.

J'ai globalement passé un bon moment en lisant ce roman. Même si j'ai noté quelques répétitions regrettables dans certaines phrases, le style est agréable, les sentiments sont bien développés, l'histoire ni trop courte ni trop longue, etc. Globalement, je pense que les enjeux de l'époque ont été bien rendus aussi, surtout que le respect de l'Histoire n'est pas forcément la préoccupation première de certaines auteures (j'ai abandonné quelques romans que je ne citerai pas pour cette raison et... non, ils ne sont pas chez Laska). J'ai quand même noté quelques détails qui m'ont amusée : les Indiens sont des victimes, histoire de contrebalancer avec les vieux westerns où ils ont plus ou moins le mauvais rôles (ah, John Wayne !), mais le seul hispanique est une brute débile et caricaturale qui parle "avec oune accente" et veut montrer à l'héroïne "ce qué oune hombre" (et, alors que ça ne devait pas être le but, j'ai malheureusement rigolé à chacune de ses tirades : je ne sais pas si figurer l'accent dans l'écriture était une bonne idée, surtout que ce n'est pas le cas pour les Indiens). La plupart des hommes, en dehors du héros, sont des salauds mal lavés et grossiers. Même si je comprends la nécessité de mettre en valeur le beau gosse dans une romance, j'ai trouvé que ça manquait un peu de nuances.

Par contre, j'ai vraiment eu du mal avec les rapports de nos deux héros. Qu'Amélie décide de s'occuper de la maison de son propre chef ne m'a pas dérangé plus que cela, car je ne suis pas du genre à penser qu'une femme au foyer est forcément brimée et malheureuse (je suis pour que tout le monde puisse choisir : elle choisit ça, bah tant mieux pour elle), et ce n'est pas comme si elle y était contrainte. J'ai moins apprécié tout ce qui est de l'ordre des rapports "amoureux". Même si mon bon sens me dit que le contexte historique le justifie, même si je vois bien que l'auteure a soigné le cheminement psychologique, même si toute la partie hors-romance est très juste sur la situation des femmes à l'époque, je ne peux pas faire autrement que de considérer la majorité de leurs relations sexuelles comme des viols... qui ne traumatisent pas plus que ça l'héroïne. Et c'est là où j'arrive donc à mon "j'ai apprécié et pas apprécié". Même si l'héroïne ne se débat pas et ne verbalise pas le "non", même si elle se "soumet" à Dallas (le héros), ça m'a dérangé. Parce que je n'aimerais pas qu'on me fasse ça. Du coup, je n'ai ressenti aucune empathie ou attirance pour Dallas, même quand il a déballé son passé ou avoué son inexpérience relative avec les femmes. J'avais envie de lui dire "bouhou, pauvre petit chou v_v va te faire foutre" (j'ai un diplôme en diplomatie). Ce n'est pas le genre d'homme sur qui je jetterais mon dévolu. Quant à l'héroïne, mon cerveau m'a hurlé "syndrome de Stockholm" durant toute la lecture. [3615 my life] bon, encore récemment, j'ai dû menacer de frapper un gars qui me touchait APRES que j'ai exprimé mon refus (et je me suis fait entendre dire que JE suis super violente) (et il a continué, donc j'ai menacé de le trucider, et là j'ai eu la paix, si c'est pas triste) (du coup, la lecture de ce roman est peut-être aussi tombée dans un moment de ma vie personnelle) [3615 my life]. Bref, je n'ai pas réussi à m'identifier à l'un ou l'autre des personnages, et je n'ai pas réussi à comprendre Amélie.

Je ne peux pas considérer cette relation comme "romantique". Pour moi, c'est même tout l'inverse. Si je résume, l'héroïne accepte de se prostituer pour être protégée (ce que je ne critique pas, en raison du contexte historique, de la condition de la femme à cette époque, et jusque-là, paradoxalement, je ne sourcillais pas, car c'est hélas une situation plausible) et tombe amoureuse de son exploiteur qui, on le découvre tardivement, avait tout manigancé en amont (ce que j'ai trouvé ignoble). Oh, et il lui apprend aussi le plaisir sexuel. C'est vraiment dommage, car tous les éléments évoquant la situation des femmes à cette époque sont justes. Mais la romance étant la romance, il faut un happy end...

Je pense que la majorité des lectrices ne sourcillera même pas et que je vais juste passer pour une féministe extrémiste malheureuse dans sa vie qui ne comprend rien à la beauté de la romance et au fait de dompter le dangereux et taciturne mâle... Mais à force de lire le même genre de scénars, que ce soit dans les romans ou les mangas, je n'arrive plus à trouver ça "beau". Au contraire, ça me met de plus en plus mal à l'aise.

Cela ne m'a pas empêché de lire jusqu'au bout et, encore une fois, de trouver l'ensemble divertissant (ce qui prouve que je suis, sans aucun doute, un tantinet maso... ou que je sais surmonter ce qui me dérange). Cependant, si vous avez du mal avec le concept d'une relation forcée et non-consentie qui aboutit sur une relation amoureuse, je pense que vous n'accrocherez pas.

Share

   

Connexion  

   

Qui est en ligne ?  

Nous avons 5 invités et aucun membre en ligne

   
   
Copyright © 2024 Edenia - Tous droits réservés
Joomla! est un Logiciel Libre diffusé sous licence GNU General Public
© ALLROUNDER for the template - Edenia for the text