Stigma de Kazuya Minekura

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Détails

Titre : Stigma

Titre original : Stigma (スティグマ)

Auteur : Kazuya Minekura

Nombre de tome : 1

Editeur : Ki-oon

Editeur original : Shinshokan

Prix : 10,95 euros

Genre : roman graphique

Résumé : Dans un futur incertain... Stork s'est un jour réveillé dans une décharge, couvert de sang et en haillons, avec pour seul indice de son passé oublié une valise pleine d'argent. Tit est un jeune garçon voulant trouver un oiseau dans un monde qui n'en compte plus aucun. Bien qu'extrêmement différent, Tit et Stork se mettent à voyager ensemble, l'un à la recherche de son passé, l'autre à la poursuite de son rêve.

Critique :

(écrite le 14 novembre 2008 sur mon ancien blog, ré-actualisée pour Edenia)

On connaît surtout Kazuya Minekura pour ses séries josei à succès, Gensômaden Saiyuki et Gensômaden Saiyuki Reload, moins pour ses autres travaux qui méritent sans doute bien plus le coup d'oeil, tel que Wild Adapter. Ses héros masculins évoluent fréquemment dans des univers emprunts de violence, tout en partageant entre eux des relations ambïgues comme les aiment les lectrices japonaises. Kazuya Minekura a  débuté dans le fandom yaoi et cela se remarque très vite, en dépit de son trait graphique très éloigné des canons du manga au féminin et amenant certains lecteurs français à croire qu'elle dessine du shônen ou du seinen. Pourtant, c'est bien dans le Gekkan Wings, magazine lu par des jeunes femmes entre 16 et 20 ans (70% du lectorat d'après le site de Matt Thorn), que Stigma a été publié.

Tout en conservant le dessin particulier et l'univers sombre de l'auteur, Stigma reste une oeuvre à part dans ses travaux, notamment en raison de la forme adoptée. Il s'agit d'un véritable roman graphique, où le soin accordé aux choix des mots est tout aussi important que celui offert aux images servant de support à la narration. Kazuya Minekura ne se révèle pas seulement être une excellente dessinatrice mais aussi une conteuse de talent. Sans doute l'aspect plus personnel de Stigma lui permet-il de véritablement exprimer son potentiel, au contraire de Saiyuki, série commerciale aux atermoiements sans fin et finalement décevante. Bien que prépublié dans un magazine grand public, on est très proche de l'oeuvre d'auteur.

Difficile de parler du scénario de Stigma sans en révéler toute la saveur. Comme dans les oeuvres précédemment citées, on y retrouve un héros au passé tumultueux, ainsi qu'une belle histoire d'amitié. Le récit n'est pas particulièrement complexe mais la narration textuelle et graphique le rend fascinant à suivre. La mise en scène est presque cinématographique et les décors s'effacent fréquemment pour mettre en valeur les protagonistes. Ayant eu la possibilité de publier son manga entièrement en couleur, Minekura en profite aussi pour jouer avec les teintes, usant fréquemment du noir et blanc rehaussé de rouge pour figurer les souvenirs des personnages.

Certains lecteurs seront peut-être gênés par le jeune âge de Tit et sa relation trouble avec Stork. Il n'y a cependant pas de quoi fouetter un chat et le seul véritable élément boys love bien affirmé concerne deux adultes pleinement consentants. Ceci dit, là encore, il n'y a rien non plus qui puisse choquer les réfractaires au genre. Stigma échappe à tout fan-service complaisant. A l'inverse, la violence est belle et bien omniprésente, et il est rare qu'un chapitre ne comporte pas sa dose de sang. Si on était déjà habitué aux démembrements gore de Saiyuki, Stigma se rapproche bien plus du réalisme de Wild Adapter et ne brille pas particulièrement par son humour. Il s'agit clairement d'une oeuvre destinée avant tout à un public mature.

Ki-oon, l'éditeur, propose un excellent travail. La traduction de Ryoko Akiyama a su rendre honneur aux textes. L'adaptation graphique est elle aussi à la hauteur et on n'en attendait pas moins pour une telle oeuvre. Certes, certains textes français sont parfois envahissant (la faute à notre langue, où les phrases sont souvent un tiers plus longue qu'en japonais) mais le dessin n'a pas été un seul instant détérioré. On ne préfère pas imaginer ce qu'aurait pu faire Panini à la place de Ki-oon, quant on voit ce qu'ils commettent sur Saiyuki... Le prix est un peu élevé pour un livre d'épaisseur moindre que la plupart des mangas mais avec une impression toute en couleur et sans bavure, il aurait été sans aucun doute difficile de faire plus bas. Et pour une fois que l'on paie vraiment pour de la qualité, on ne va pas se plaindre.

Points forts :

  • L'histoire
  • Les personnages
  • Le dessin

Points faibles :

  • Même s'il se justifie, le prix ne plaira pas à toutes les bourses
  • Le manque d'inspiration de Roshieru pour trouver ces satanés points forts : vous ne voulez pas lire la critique plutôt ?

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