Comme un poison dans l'eau de Yan Marchand
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- Créé le lundi 10 décembre 2012 18:40
- Mis à jour le samedi 29 décembre 2012 17:04
- Écrit par Roshieru
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/!\ Ce livre a été lu à partir de l'édition numérique.
Titre : Comme un poison dans l'eau
Auteur : Yan Marchand
Nombre de pages : 80
Editeur : Griffe d'encre
Genre : fantastique, gothique
Prix papier : 8€
Prix de l'édition numérique : 4,99€
Machine de test : Cybook Odyssey
Format du fichier utilisé : Epub
DRM : sans
Résumé : Meizi est une impératrice chinoise ; c'est aussi le nom que Walter a donné à son poisson rouge.
Majestueux et glacial, l'animal ne demande ni ne donne rien : il est fascinant. Walter en tombe amoureux. Et leur histoire aurait pu durer mille ans, mais une rumeur circule en ville : il y a un poison dans l'eau.
Chronique :
Cela commence comme un conte noir servi par une formidable écriture sur un jeune homme qui, ne parvenant à se lier socialement avec les autres, parents inclus, reporte tout sur les poissons, et en particulier sur les carassins (dont le membre le plus connu est le poisson rouge). Notre Walter bulle dans son monde avec le joli poisson Meizi, indifférent aux moqueries des autres étudiants, jusqu'à ce qu'une belle vienne un jour frapper à sa porte et fasse preuve d'intérêt et de compréhension (intéressée...?) pour son hobby obsessionnel.
Le titre le laisse entendre, mais l'évolution de l'histoire n'a eu de cesse de me surprendre. Là où on aurait pu avoir une histoire d'amour juste étrange, Yan Marchand nous livre une Apocalypse glaçante dans une ville chimérique où aucun personnage, ou presque (car il faut toujours une exception...), n'en ressort grandi. Car qu'est-ce qui motivera l'humanité face à la perspective de sa fin si ce n'est l'égoïsme, l'individualisme et, surtout, la bêtise ?
Cette novella bien écrite, bien ficelée ne plaira pas aux âmes sensibles du fait de sa noirceur flirtant dans certains passages avec l'horreur (au sens large du terme). Pourtant, difficile de s'en détacher tant l'on veut savoir pourquoi chacun s'entretue, si la fameuse rumeur est vraie et enfin s'il y aura un happy end pour Walter et sa première et unique amie humaine au bout du chemin. Lorsque le récit évolue en huit-clos, la tension est à son comble.
Pour mon premier Griffe d'Encre en numérique (bravo à l'éditeur d'avoir sauté le pas !), c'est une fort belle découverte confirmant que le chat lettré est l'un des meilleures petits éditeurs de l'imaginaire et de l'étrange.
Points forts :
- l'écriture de Yan Marchand
- l'évolution surprenante du récit
- une description sans concession quoique plutôt pessimiste de la nature humaine
Points faibles :
- la violence de certains passages déplaira aux lecteurs sensibles