Le prince des brumes de Cyriane Delanghe

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Détails

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Titre : Le prince des brumes

Auteur : Cyriane Delanghe

Nombre de tomes : 2 au moins, en cours

  • Le prince des brumes

Nombre de pages : 260

Editeur : Voy'el

Genre : Fantasy, aventure, jeunesse

Prix papier : 12 euros

Prix de l'édition numérique : 3,99 euros

Machine de test : Cybook Orizon

Format du fichier utilisé : Epub

DRM : sans

Résumé : Lyett, l'enfant-shaman, vit à l'orée de la Forêt des Brumes.
Son peuple est menacé par la cupidité de ses voisins qui souhaitent s'emparer d'un minerai enfoui dans le sol du Pays Sunète. Pour cela, ils n'hésitent pas à traquer Lyett et sa famille afin de les obliger à leur révéler l'emplacement du sanctuaire de la déesse Varousha dont les serviteurs retardent l'exploitation minière. Le jeune garçon et ses soeurs se retrouvent ainsi livrés à eux-mêmes. Traqués dans la ville de Kashtoul qu'ils connaissent à peine, ils ne doivent leur salut qu'à l'aide du chevalier Wanel, de son fidèle écuyer Vaast et de Dame Syrvane que son ordre a envoyée enquêter sur le danger qui pèse sur la Forêt des Brumes et qui pourrait bien annoncer la fin des anciens dieux.

Critique :

Compte tenu de son prix, la version numérique a tout de suite attiré mon regard sur la boutique de Bookeen alors que je choisissais mon prochain Voy'el à lire. Mais je ressors de ma lecture un petit peu désappointée. Non pas parce que ce court roman est plutôt orienté jeunesse. Oui, Tatsu dirait que pour moi un film humoristique est un film avec des zombies qui mangent des gens vivants, mais je chéris encore certains des romans Young Adult que j'ai pu lire durant ma pré-adolescence, comme par exemple La solitude du buveur de sang de Annette Curtis Klause que j'ai racheté en VO et qui est à cent lieux de récits formatés et clichés comme Twilight, que j'essaye de lire dans un élan de masochisme. Et ça c'était une phrase très longue, n'est-ce pas ?

Non, ce qui m'a surtout dérangé, c'est d'avoir l'impression que le récit était survolé, trop simplifié, comparé à certaines sagas jeunesses comme À la croisée des mondes de Philip Pullman ou, côté japonais, Les douze royaumes de Fuyumi Ono (je recommande d'ailleurs l'adaptation anime, même si elle est un peu édulcorée). En fait, il s'agit du tout premier roman jeunesse de Cyriane Delanghe, alias Corinne Guitteaud. Il y a de bonnes idées, de très bonnes idées, mais j'ai eu le sentiment que l'auteur craignait de faire trop compliqué et de perdre son jeune lectorat. Résultat, on tend à survoler les personnages et leur psychologie, ainsi que certains thèmes abordés comme la colonisation ou l'abandon des dieux par leur peuple, et j'ai eu du mal à me sentir concernée. Tout va vite, et peut-être trop vite. L'introduction des vrais méchants, par exemple, m'a semblé manquer d'envergure. Pourtant, si je me replonge dans mes souvenirs d'enfant et de pré-adolescente, ce que je recherchais avant tout dans un roman jeunesse, c'était la complexité. Les récits trop simplifiés ne m'intéressaient pas. Et je pense que c'est le cas de beaucoup de jeunes qui s'intéressent à la fantasy. C'est dommage car Corinne Guitteaud évite de nous ressortir des elfes et des nains, ou alors de la medieval fantasy occidentalisée de base. C'est une chose que j'apprécie.

L'autre point qui m'a gêné, point beaucoup plus subjectif, c'est que je n'ai pas été accrochée par le style. Il m'a fallu un moment pour m'habituer à la narration au présent (mon cerveau corrigeait en passé). Si je reconnais que Cyriane Delanghe a su rendre ses phrases accessibles sans forcément sacrifier le style sur l'autel de la simplification à outrance (j'ai même appris un nouveau mot), j'ai trouvé là encore que certains passages manquaient de développement, d'envergure narrative. Il y a aussi des coquilles, surtout au début du texte, mais je sais qu'une correction est en route.

Le prince des brumes propose des héros et des thèmes qui peuvent plaire aux jeunes et même aux adultes. Lyett est un enfant auxquels les lecteurs peuvent s'identifier et les thèmes, comme l'intolérance, reposent sur des choses que les enfants et les adolescents expérimentent eux-mêmes. Cependant, ce côté un peu simpliste, survolé, me paraît être une erreur, surtout lorsque l'on voit que les gros succès sont justement des romans assez ardus (en apparence du moins) pour un public jeune. L'univers de Harry Potter, par exemple, est très compliqué et À la croisée des monde parle, entre autre, de religion. Dans Narnia, on a aussi de nombreuses allégories chrétiennes plus ou moins identifiables. Les romans jeunesse de Terry Pratchett ont exactement le même style que ses romans pour adultes. Les héros sont juste plus jeunes et préoccupés par des problèmes de jeunes. Côté japonais, Les douze royaumes reposent sur une intrigue simple mais aucun détail politique, mythologique et culturel n'est épargné au jeune lecteur. Je pense que c'est ce qui manque au Prince des brumes. Oser être un peu plus compliqué.

J'espère que le second volume osera, parce que la série laisse voir un sacré potentiel malgré tout, ne serait-ce que par son univers.

Sur ce, je terminerai encore une fois avec un petit mot pour la très belle couverture et le prix tout doux en numérique. Même si je n'ai pas autant aimé que je l'aurais voulu, je suis heureuse d'avoir pu découvrir cette histoire.

Points forts :

  • De bonnes idées
  • Un univers qui s'éloigne des clichés med fan
  • Couverture
  • Prix

Points faibles :

  • Un peu trop simplifié même pour un public jeune
  • Je n'ai pas accroché au style

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