Disaster : Day of Crisis sur Wii

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Détails

Titre : Disaster : Day of Crisis

Développeur : Monolith Soft

Date de sortie en France : 28 octobre 2008

Prix : variable, mais sur Amazon.uk ça peut être moins cher…

Genre : Action

Rating : 16 ans et plus

Online : non

Résumé : Y a des jours où on ferait mieux de rester couché dans son lit à siroter de la bière. En tout cas, quand on voit tout ce qui tombe sur la gueule de Raymond Bryce, ancien secouriste devenu gratte papier après la mort de son meilleur ami, c’est un peu ce qu’on a envie de faire. Mais voilà, un groupe terroriste, SURGE, composé d’anciens membres d’élites de l’armée, a kidnappé un éminent scientifique et Lisa Hewitt, la sœur de ce même ami que Ray a vu périr sous ses yeux. Ils ont aussi quelques ogives nucléaires mais, ça, c’est presque rien à côté de l’autre offense. Tandis que de nombreuses catastrophes naturelles se déclenchent sans raison, Ray se lance à la poursuite des terroristes à l’aide de ses poings et de ses flingues, n’oubliant pas au passage de sauver les nombreuses victimes de tremblements de terre, incendies et autres désastres cataclysmiques.

Conditions de test : le jeu a été testé sur une TV HD (Samsung LED B6000, en YUV) uniquement.

Critique :

Ah, Disaster : Day of Crisis… ! En fin 2008, il était attendu par beaucoup comme le messie du jeu gamer sur Wii compte tenu de l’offre réduite en la matière à cette époque (heureusement, ça s’est amélioré depuis). Beaucoup imaginait monts et merveilles, Monolith Soft ayant (hier comme aujourd’hui) très bonne réputation. Ils ont, après tout, fait la série Baten Kaitos sur Gamecube, les Xenosaga sur PS2 et, plus récemment, le « localisez le en France siouplaît » Xenoblade sur Wii. Sauf que voilà : Monolith Software est spécialisé dans le RPG, et non dans le jeu d’action. Disaster : Day of Crisis était leur tout premier essai dans le genre et, qui sait, peut-être le dernier vu les faibles ventes. Avec une sortie limitée au Japon et à l’Europe fin 2008, ce n’est guère étonnant. Et quand on sait que Nintendo of America a même refusé de sortir le jeu, pourtant produit par Nintendo lui-même, autant dire que tout cela ne met pas en confiance en retirant le blister de la petite boite magique.

« Y’a d’quoi se la prendre et se la mordre ! » (Jack Slater, dans un moment de grâce)

Commençons par ce qui fait mal. Vous voyez, la très efficace intro qui tourne au tout début du jeu ? Non ? Mais si, celle là !


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C’est beau, hein ? Ça en met plein la vue comme un film avec Bruce Willis, hein ? Y a comme un relent de subtilité à la 2012 avant l’heure, vous trouvez pas ? On se dit : « oh mon Dieu, ça a l’air mortellement concon mais je veux y jouer » ! Ok, ne vous réjouissez pas trop vite : le jeu n’a pas un centième de cette beauté in game, et pas seulement car il tourne sur Wii.

C’est d’autant plus dommage que la modélisation des personnages est (relativement) réussie et que leurs textures sont loin d’être moches. Le jeu ne manque pas d’ambitions non plus et met en scène de façon très efficace les diverses catastrophes, avec par moment de réelles trouvailles pour faire bondir notre petit cœur. Les cutscènes sont elles aussi convaincantes dans l’ensemble. Bien sûr, on ne va pas parler de génie artistique à ce niveau mais leur rythme est efficace. Là où le bas blesse, c’est qu’on a l’impression d’être sur PS2, et non sur une console censée être deux fois plus puissante que la Gamecube. Les textures des décors manquent vraiment de détail et de netteté. La modélisation des objets laisse pantois, tout comme la pauvreté de certains décors urbains alors que les niveaux sont de taille réduite et totalement linéaires. Les décors intérieurs sont très pauvres en détails eux-aussi. Quant on compare avec le travail de Climax sur Silent Hill : Shattered Memories, même si ce n’est pas tout à fait le même type de jeu, on se dit qu’y a quand même eu comme un souci de développement. On a même l’impression que le vieux MGS2 fait mieux sur nombre de points, c’est pour dire. Ajoutons à cela que les animations de Ray manquent par moment clairement de fluidité, notamment au niveau des sauts, et que certains gestes des personnages lors des cutscènes font tout aussi artificiels. Lors de certaines phases en voiture, on a même le droit à du clipping et de légers ralentissements. Enfin, certains effets spéciaux comme les flammes ne sont pas toujours très convaincants. Mais ce qui rappelle férocement la PS2, c’est cet aliasing omniprésent qui donne l’impression que certains éléments dégoulinent. C’est déjà pas très beau sur écran SD, alors autant dire que sur un écran HD le jeu ne soutient pas la comparaison avec les plus récents Fragile ou Shattered Memories qui, sans être forcément parfaits sur ce type d’écran, s’en sortent quand même très bien. Seuls quelques rares passages font honneur à la Wii… à cause des divers filtres de pluie ou de cendres présent à l’écran et qui atténuent fortement ce fâcheux effet d’escalier.


 

Au niveau sonore, le bilan est moins sévère, notamment grâce aux musiques qui collent parfaitement au style de Disaster, soit celui du jeu vidéo catastrophe, et aux doubleurs qui font très bien leur office sans pour autant devenir irritants. Malheureusement, les bruitages ne sont pas aussi convaincants, notamment en terme de réalisme.

Certes, c’était le premier jeu d’action de Monolith Soft mais le studio ne manquait pas d’expérience à l’époque. Certes, c’était leur premier jeu sur Wii mais ils avaient déjà développé sur Gamecube. Monolith Soft aurait-il été paresseux ? Quand on voit la démesure de certaines séquences malgré des moyens graphiques plus que modestes, on se dit qu’ils n’ont pas manqué d’ambitions et ont vraiment mis tout leur cœur. Alors, doit on soupçonner que Nintendo n’ait pas tout à fait donné les moyens pour qu’ils puissent matérialiser leur rêve ? Quand on voit que la branche américaine a totalement dédaigné le titre, il y a de quoi avoir des doutes. Par ailleurs, Disaster est sorti en catimini au Japon et en Europe après une première annonce de report et un retournement de veste ne laissant que trois semaines à Nintendo pour faire sa com' avant la sortie japonaise. Bizarre... Bizarre...

Mais que Disaster n'ait pas une gueule de porte-bonheur en fait-il pour autant un mauvais jeu ?

 

 

« Je mets les pieds où je veux… et c’est souvent dans la gueule ! » (Chuck Norris, philosophe)

Si l’emballage est moyennement convaincant, Disaster rempli largement son contrat de jeu d’action… arcade à l’ancienne. Même si le scénario devrait vous avoir mis la puce à l’oreille, autant le dire clairement : Disaster y va avec de gros sabots et sans aucun complexe. Ici, notre badass de héros n’hésite pas à fracasser des tonneaux en métal avec ses poings pour récupérer des items et parvient à avaler en trois bouchée des hamburgers aussi gros que sa tête ou des brochettes de lézard pour remplir la jauge d’énergie physique. Autant dire que si votre kiff est le réalisme millimétré, vous allez vite être dépité. Ici, les headshot ne servent pas à tuer les ennemis d’un seul coup mais à récupérer de précieux points qui vous permettront d’améliorer votre arsenal entre chaque niveau. Par ailleurs, Ray est tellement surpuissant qu’il parvient à transporter un bazooka dans sa poche de pantalon. Il court aussi plus vite que n’importe quel tsunami et explose avec un simple pistolet automatique hélicoptères et robots.

Globalement, on peut découper le jeu en plusieurs phases de gameplay, qui cependant ne se retrouvent pas toujours dans chaque niveau. La première phase est celle de l’exploration, où notre cher Ray devra se frayer un passage dans des paysages dévastés et venir au secours des malheureux qui ont été piégés par les catastrophes naturelles (tsunami, lahar, tremblements de terre… y en a pour tous les goûts). La seconde est celle du shoot… sur rail. Comme dans un Time Crisis, notre héros se déplace automatiquement lorsqu’il le faut. Il s’agira donc avant tout de se cacher derrière les éléments de décors pour éviter les tirs ennemis, puis arroser ces petits salauds en retour. De temps en temps, un boss viendra vous mettre la fessée. La troisième phase est celle de la conduite, où Ray se retrouve au volant d’une voiture. Ici, il faut tenir la wiimote à l’horizontal comme dans un Mario Kart et utiliser l’accélérateur ou le frein à main (pour les virages serrés) au bon moment. Pour tourner, il suffit d’incliner la wiimote d’un côté ou d’un autre. Certaines de ses scènes requiert une réelle précision et les joueurs les moins patients auront sans doute des crises de nerfs. Néanmoins, plusieurs de ses séquences en voiture sont particulièrement riches en adrénaline, comme lorsque l’on doit échapper au tsunami ou bien à une coulée pyroclastique. Enfin, il y a les traditionnelles phases de QTE (Quick Time Event) où il vous faudra effectuer certaines actions avec la wiimote au bon moment lors des cinématiques. À quelques exceptions près, elles n’ont rien de compliqué. Par ailleurs, sauver les victimes des catastrophes déclenche des mini-jeux où votre précision et votre rapidité sera souvent de mise, comme lorsqu’il vous faudra effectuer des massages cardiaques. Si Disaster n’exploite pas la Wii sur le plan graphique, le couple wiimote/nunchuck est vraiment solicité. La notion de survie n'est pas non plus en reste, puisqu'il vous faudra gérer l'état de vos poumons en plus de votre fatigue et de votre santé. En effet, certains gaz vous étouffent et il vous faudra trouver un endroit sûr pour décrasser tout ça.

La plupart de ces phases vous apporteront des points d’expérience en plus de ceux gagnés en fin de niveau selon le grade que vous aurez obtenu (calculé en fonction du temps passé, de vos talents au combat, etc…). Les points gagnés lors des phases de shoot vous permettront d’améliorer vos armes actuelles, d’acheter de nouvelles armes ou d’utiliser les stand de tir qui se débloquent au fur et à mesure du jeu et ne sont accessibles qu’entre les niveaux (ceux-ci vous permettent aussi d'avoir des armes bonus). Les points obtenus en achevant les niveaux ou en sauvant des gens vous permettront d’améliorer les capacités physiques de Ray pour le rendre encore plus indestructible. Notons qu’il faut plusieurs parties pour optimiser Ray et son arsenal, ainsi que pour débloquer toutes les armes et tenues et les différents modes de difficulté. Disaster n’est pas seulement un jeu d’action qui se joue puis s’oublie, c’est aussi un jeu de scoring. D’ailleurs, en accomplissant certains records, vous pourrez débloquer des titres (il y en a 100 en tout). Un niveau bonus se débloque aussi une fois le jeu terminé. Enfin, il est possible de refaire les niveaux dans le mode « campagne de pub », qui vous demande de retrouver des… pubs à travers ceux-ci. Alors, autant dire que si la première partie de Disaster se finit vite (entre 6h et 10h selon votre talent) et n'est pas spécialement difficile, il y a de quoi rentabiliser son achat, d'autant plus que les autres modes de difficulté sont autrement plus "gamers" (comme diraient certains).

 

 

« Ouais, je suis au 4ème étage, mais j’arrive pour te foutre ta raclée ! » (la diplomatie selon John McClane)

En terme de scénario, Disaster ne cherche pas à inventer l’eau chaude mais propose une aventure efficace et qui se suit avec grand plaisir. En fait, on a l'impression de regarder un de ces bons vieux films américains d'action et de catastrophes où le cerveau se doit d'être débranché pour mieux apprécier la folie des évènements et les répliques cinglantes des personnages. A ce titre, on retrouve donc un héros prêt à aller jusqu'en enfer pour respecter une promesse faite à son meilleur ami (ah, l'amitié virile !) et qui s'en prend évidemment plein la gueule de bout en bout pour rattraper les méchants, la cruchasse de service à sauver, un président des USA totalement dépassé par les évènements, un groupe terroriste dirigé par un militaire d'élite pas foncièrement méchant mais tout de même pas du bon coté et sa bande de lieutenants bien plus soupçonnables sur le plan moral, à commencer par son bras droit qui semble trouver toute la situation fort amusante. Il y a aussi beaucoup de chiens à sauver des ouragans et des tsunami. Tiens, ça rappelle les films d'Emmerich, ça. Quant au combat final, sans trop en révéler non plus, il rappellera sans doute des souvenirs aux adeptes de Metal Gear Solid, autre jeu rappelant le cinéma d'action mais qui adopte un ton souvent bien plus prétentieux sur le plan philosophique (ce qui n'empêche pas la série MGS d'avoir des moments WTF absolument voulus, délectables et cultes). Contrairement à MGS, le scénario de Disaster enchaîne les situations sans aucun temps mort ou palabre inutile, ceci grâce à des cutscènes nombreuses mais en général très courtes et bien rythmées. Il sera possible de les revoir une fois le jeu achevé.

Les voix sont intégralement en anglais, et encore heureux. Les sous-titres français font moyennement leur office. Plusieurs répliques sont tronquées sans réelle justification (même pas au niveau de la place). La traduction n'est, heureusement, pas mauvaise et on ressent bien la légèreté du scénario. Cependant, les personnes habituées à jouer à des jeux en VOST et comprenant donc assez bien l'anglais prendront sans doute un plus grand plaisir comparé à celles qui ne pourront que lire les sous-titres.

Au final, Disaster plaira avant tout aux joueurs se moquant de l'aspect esthétique et qui veulent un jeu d'action à l'ancienne, pas trop prise de tête et qui sait encore assurer une bonne durée de vie après la première partie. Quant à ceux qui veulent un jeu d'action moderne ou/et un scénario alambiqué ou/et des graphismes léchés et parfaits, autant qu'ils passent leur chemin. Disaster n'est clairement pas pour eux.



Voir le site officiel japonais

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