Prince Game de Takagi Ryô

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Détails

/!\ Bien que chaque volume des "game" puisse être lu indépendamment d'après la mangaka, ceci est le premier volume à avoir été publié. Ils seront chroniqués séparément.

Titre : Prince Game

Titre original : Ôjisama Game (王子様ゲーム)

Auteur : Takagi Ryô

Nombre de tomes : 6

Editeur : Tonkam

Editeur original : Kadokawa

Prix : 7,95 euros

Genre : Boys Love (ou yaoi, c'est comme vous voulez), comédie, fantasy médiévale

Résumé : Un prince s'entiche d'un esclave. Son grand-frère d'un assassin. Le petit frère d'un mercenaire. Sont-ils tous gay dans ce royaume ? Que font les ministres de la droite et de la gauche ? Ah... Ils jouent au chat et à la souris.

Critique :

Eh bien dites moi ! On a un titre de porno. On a un scénario de porno. On a des personnages vachement intéressants comme dans un porno. Tout ça chez Tonkam, un éditeur qui publie quand même Chitose Piyoko, la reine du "Plot? What plot?". Mais, au final, y a pas une goutte de porno dans Prince Game !

J'ai rarement lu un boys love où tout est prétexte à du cul aussi peu... excitant. Les quelques scènes de sexe - une par nouvelle au moins pour remplir le quota - sont... euh... édifiantes. Mal dessinées, pas sensuelles pour un sous, qui donnent l'impression que le uke du couple se fait violer férocement alors qu'il est consentant. En plus, le uke a toujours la tronche de votre petit frère de 15 ans. Ah, et on a le droit à des gros plans... de pénis invisibles pour cause de censure (japonaise). C'est assez désastreux car beaucoup de mangaka arrivent à contourner cette censure. Certaines passent carrément par dessus, d'autres usent d'astuces imaginatives. Yamane Ayano est un peu à la limite des deux dans Viewfinder et Crimson Spell.

Tiens, parlons en justement de Crimson Spell. C'est l'un des rares mangas de fantasy boys love que je connais. Pour ceux qui n'ont pas lu, Crimson Spell est un manga totalement porno/érotique (dépend du degré de sensibilité) au début. On sent que les premiers chapitres cherchent à appâter le lecteur le plus bassement possible. Mais vers la fin du volume 1 et dans la suite, il y a enfin un vrai scénario avec des bouts de fesses dedans (et pas l'inverse). Alors, oui, ce n'est pas super original. Oui, ça a le goût d'un shônen super bien dessiné avec des mecs qui se sautent dessus de temps à autre. Mais ils se passent quelque chose, les personnages ont une histoire, il y a de l'enjeu, du suspense, du rire, des larmes, du sang, du sper... Euh, je m'emballe là. Bref, on peut ne pas aimer mais ça reste un bon divertissement (et faire un bon divertissement, c'est pas si simple).

Rien de tout ça dans Prince Game. Oui, car j'ai surtout parlé du côté cul ennuyeux, mais n'allez pas croire que cela réserve de bonnes surprises (personnages charismatiques et fouillés, univers développé, etc...). C'est plat. Convenu. Parfois un peu drôle. Et c'est tout. Les histoires se déroulent à peu près selon le même schéma : Prince untel (ou ministre untel) rencontre un autre mec. Ils se repoussent. Ou l'un repousse l'autre. Puis se rendent compte qu'ils s'aiment. Fin. Entre deux, y a un pseudo liant (ils sont tous de la même famille) et des clins d'oeil censés être rigolo (je baille). J'ai même eu du mal à classer ce manga en fantasy. Non pas parce qu'il n'y a pas de magie. La magie n'est pas un critère absolu de fantasy. Mais parce que on ne se sent que rarement dans un univers de fantasy tant les costumes et les armes sont mal dessinés et peu inspirés. Quand je vois le travail que font d'autres mangaka sur ce point, c'est plus qu'énervant. Par ailleurs, l'univers n'a aucune consistance. On sait qu'il y a un grand nombre de princes dans le pays, genre sept ou huit (ça va donner à la succession), que le prince le plus âgé a plusieurs femmes, et qu'il y a un ministre de la droite et un ministre de la gauche. Un nom de pays ? Un nom de ville ? Un scénario un peu moins répétitif ? N'en demandez pas trop !

Prince Game vous plaira peut-être si vous voulez lire des nouvelles qui se réduisent à "moi rencontrer uke, moi l'aimer" avec des scènes érotiques si mal inspirées qu'elles ne risquent pas de vraiment vous choquer.

Niveau édition, Tonkam nous offre une version entièrement traduite, y compris au niveau des onomatopées refaites en français. C'est un effort à souligner. Cependant, quelques fautes, ainsi que quelques défauts dans la retouche des planches viennent entacher le tout (trames reproduites grossièrement avec un outil genre clonage).

Points forts :

  • Euh... Attendez... Je réfléchis... Euh... Me prouver combien Crimson Spell est génial !

Points faibles :

  • Inintéressant de bout en bout et par tous les bouts

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