Femmes de l'Autremonde 2 : Capture de Kelley Armstrong

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Créé le vendredi 14 janvier 2011 18:52
Mis à jour le samedi 29 décembre 2012 17:04
Écrit par Roshieru
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/!\ Ce livre a été lu à partir de l'édition numérique.

Titre : Femmes de l'Autremonde 2 : Capture

Titre original : Women of the Otherworld : Stolen

Auteur : Kelley Armstrong

Nombre de tomes : série en 12 volume, en cours

+ 6 nouvelles & novellas

[détail]

Nombre de pages : 608

Editeur : Milady

Editeur original : Viking Press

Genre : Bit Lit

Prix de l'édition papier : 8 euros

Prix de l'édition numérique : 4,99 euros

Machine de test : Cybook Orizon

Format du fichier utilisé : Epub

DRM : sans

Résumé : Elena Michaels est une femme recherchée. Elle n'a pourtant rien fait de mal. Enfin, pas récemment. Mais il y a dix ans, son amant l'a changée en loup-garou. La seule femme loup-garou au monde, en vérité. Et aujourd'hui, alors qu'elle parvient enfin à l'accepter, un groupe de scientifiques apprend son existence. Ils la pourchassent et elle s'apprête à foncer droit dans leur piège. Mais c'est sans compter sur sa famille adoptive, la Meute, qui ne reculera devant rien pour la retrouver. Et sans compter non plus sur Elena elle-même, ce qui est une grossière erreur...

Critique :

J'attendais ce second volume de Femmes de l'autremonde au tournant. C'est que j'ai l'habitude que les séries que je commence à apprécier se cassent la gueule dès le volume 2. Genre, Riley Jenson : je n'avais pas trouvé le premier si mauvais que ça même si le cul y prenait une bonne place, mais le second m'a laissé songeuse. Et dans un tout autre genre, j'ai rapidement commencé à détester la saga du Fleuve de l'éternité (et là je sens que les fans de la saga vont me balancer des rochers en fusion pour le comparer à un roman de Bit Lit).

Pour une fois, je n'ai pas été déçue. Bien sûr, il y a bien quelques petits défauts qui m'ont gêné : par exemple, certains retournements de situations étaient prévisibles, ce qui était déjà un défaut du premier volume. J'ai aussi trouvé que Kelley Armstrong supprimait trop facilement un gros problème auquel l'héroïne est confronté durant le roman et qui aurait pu donner lieu à des choses intéressantes dans la suite de la série. Sans en dévoiler trop, car je ne souhaite pas gâcher le plaisir de ceux et celles qui voudraient le lire, j'ai trouvé dommage de tuer une certaine folle d'une façon aussi arbitraire alors que j'aurais aimé voir comment elle aurait pu être intégrée, ou ne pas être intégrée, dans la meute. Accessoirement, son personnage ne me semble pas avoir exprimé tout son potentiel. Pour moi, c'est le vrai point noir du bouquin. Enfin, j'ai été gêné par le côté obscur du plan de certains méchants concernant Savannah, la jeune sorcière. Ceci étant dit, les volumes suivant seront consacrés à Paige et Hantise a pour héroïne Eve, la mère de Savannah. On en saura peut-être plus dans ceux-ci.

Malgré ces détails, Capture a vraiment été une lecture agréable. Je dirais même qu'elle l'était plus que le précédent volume. J'y ai retrouvé ce que j'avais apprécie, soit la complexité de certains personnages et l'absence de manichéisme avec d'un côté les gentils et de l'autre les méchants. Ainsi, certaines des personnes travaillant dans le laboratoire qui capture Elena sont de vrais salauds psychopathes sur-mesure (Tyrone) mais d'autres sont autrement plus ambiguës (Bauer), voire carrément sympathiques comme le docteur Carmichael (qui est une femme, pour précision). De leur côté, les héros ne sont pas de parfaits boyscout, hormis les sorcières du Convent qui s'essayent à l'exercice (mais pas longtemps étant donné ce qui se produit dans le roman). On retrouve bien entendu Clayton, qui ne se soucie que de sa meute et est prêt à démonter, dans le sens très littéral du terme, tout ce qui la menace, quand bien même la menace ne serait pas en état de se défendre. Jérémy, c'est un peu pareil, mais avec un peu moins de démontage et un peu plus de psychologie. De nouveaux personnages apparaissent aussi : Cassandra, une vampire assez égoïste et manipulatrice qui n'aime pas se salir les mains sauf si tout danger est écarté. J'espère qu'on en saura plus sur elle par la suite. Elle a l'air d'être un sacré numéro. Ou Adam, un semi-démon du feu très sympathique, très drôle, mais tout de même capable d'étrangler un homme avec le fil du téléphone sans être plus perturbé que ça.

Par ailleurs, ceux qui auraient pu trouver les phases d'introspection d'Elena trop longues dans le premier volume seront ravis d'apprendre qu'il y a un peu plus d'action et de dialogues. Comparativement, ce second volume est aussi beaucoup plus sanglant, sans pour autant verser non plus dans l'horreur pure. Mais il m'a paru plus glauque et sombre. Quoi qu'il en soit, ceux qui ont aimé le précédent ne devraient pas être déçus - dans leur majorité - et il est possible que ceux qui ont été déçus par le premier trouvent ce second volume plus intéressant.

J'avais un peu peur que l'élargissement de l'univers de Femmes de l'autremonde, en introduisant des personnages de sorcières, de magiciens, de semi-démon et j'en passe, ne conduise à un gros n'importe quoi. Ou encore que l'auteur ne nous livre que peu d'explications. Encore histoire de comparer, je trouve l'univers de Riley Jenson intéressant, mais il est mal développé et les explications inutilement complexes quand elles ne sont pas absentes. Ici, ce n'est pas le cas. Kelley Armstrong fait expliquer par ses personnages tout ce qui est nécessaire dans l'intrigue mais sans non plus nous surcharger d'informations. Le roman reste donc accessible mais nullement simpliste. Par ailleurs, les nouveaux personnages introduits non pas non plus des pouvoirs trop "gros bill". Bon, bien sûr, ils restent supérieurs aux humains mais ça ne signifie pas qu'ils sont invulnérables (surtout aux armes à feu), même en ce qui concerne les races dites magiques comme les sorcières. Même Savannah, le petit prodige de douze ans, a des pouvoirs assez soft et ne sauve pas la mise façon "miracle divin" comme on aurait pu le craindre.

Par contre, je dois avouer que le style de la traduction m'a gêné plusieurs fois. J'avais déjà noté cela dans le premier volume. Je n'ai pas eu le temps d'aller voir la VO, mais je trouve certains passages assez répétitifs dans les termes choisis. Je ne parle pas des "dit machin" et "dit truc". Je sais très bien quand anglais on trouve généralement "say" en incise de dialogue et ça ne me dérange pas plus que ça d'avoir des séries de dix. Mais là il y a tellement de répétitions dans la narration que même en anglais ça choquerait. Certains passages, même s'ils ne sont pas majoritaires dans le roman, sont donc assez lourds à lire.

Côté édition numérique made in Bragelonne, rien de vraiment nouveau. Mon petit ebook a toujours autant de mal à changer les chapitres. Par contre, il y a une chose que j'ai apprécié : les notes de bas de pages étaient dans le chapitre même et non au bout du bouquin. C'est beaucoup plus agréable, surtout qu'avant il fallait le temps de charger la page de note, puis de recharger la page du chapitre pour les voir (procédure assez lourde).

Points forts :

Points faibles :