Riley Jenson 2 : Le baiser du mal de Keri Arthur
Détails
- Détails
- Créé le mardi 14 décembre 2010 11:51
- Mis à jour le samedi 29 décembre 2012 17:04
- Écrit par Roshieru
- Affichages : 6971
/!\ Ce livre a été lu à partir de l'édition numérique.
Titre : Riley Jenson : Le baiser du mal
Titre original : Riley Jenson Guardian: Kissing Sin
Auteur : Keri Arthur
Nombre de tomes : saga en 9 volumes (en cours ?)
- Pleine lune (Full Moon Rising)
- Le baiser du mal (Kissing Sin)
- Tenter le Diable (Tempting Evil)
- Jeu dangereux (Dangerous Games)
- Embraced By Darkness
- The Darkest Kiss
- Deadly Desire
- Bound to Shadows
- Moon Sworn
Nombre de pages : 410 pages
Editeur : Milady (poche)
Editeur original : Dell (USA)
Genre : Bit Lit
Prix de l'édition papier : 7 euros
Prix de l'édition numérique : 4,99 euros
Machine de test : Cybook Orizon
Format du fichier utilisé : Epub
DRM : sans
Résumé : Lorsque Riley se réveille nue et couverte de bleus dans une ruelle abandonnée, elle n'a qu'un choix à faire : fuir pour sauver sa peau. Mais pour cette bombe anatomique moitié loup-garou, moitié vampire, les ennuis ne font que commencer. Tandis qu'anciens amants et vieux ennemis lui courent après, elle sait qu'elle affronte là un nouveau genre de criminel. Car son sang recèle le secret qui permettrait de créer le guerrier parfait. Face au danger, Riley n'est pas sans ressources, mais encore faut-il qu'elle résiste à ses pulsions. D'autant qu'elle vient de rencontrer l'homme le plus sexy qu'elle ait jamais vu...
Critique :
Petite parenthèse numérique : oui, ce second volume est aussi impossible à lire sur ma liseuse que le précédent. Quand j'ai vu le temps qu'il mettait à charger, je n'ai même pas essayé d'utiliser le fichier de l'éditeur tel quel et j'ai été directement le convertir en .txt puis le refaire sur Sigil (voir ma critique sur le volume 1 pour plus de détails). Je dois dire que ça me fait peur pour les romans de fantasy de taille conséquente... L'ebook plus lourd que le papier. Fin de la parenthèse.
Je crois pouvoir dire que ce second volume de Riley Jenson représente exactement ce que je n'aime pas dans certains romans de Bit Lit. Je crois même pouvoir dire que c'est exactement ce que je ne voudrais pas publier si j'étais éditrice de Bit Lit. Autrement dit : tous les défauts du premier sont encore présent et Keri Arthur en ajoute quelques uns.
La première chose qui m'a agacé, ce sont les scènes de sexe : toujours aussi présentes, toujours aussi lassantes. C'est toujours la même chose, un coup Riley domine, un coup elle se fait dominer, les descriptions ont toujours un air de déjà-vu. Traduction : tous ces mâles se servent de leur appendice de la même manière. Je me suis autant fait chier que devant certains textes universitaires ce qui n'était pas le but je suppose. Bref, ça copule dans tous les coins alors que Riley n'est plus censée être sous l'influence de la pleine lune. Je trouve ça quelque peu dommage, car du coup on a l'impression de perdre un peu la spécificité de cette période lunaire pour les loups. Qu'ils soient ou pas soumis à son influence, ils sont tous aussi nymphos. On a aussi le droit à certains clichés, genre, le métamorphe cheval (un étalon) qui, comme par hasard, en a une super grosse et baise comme un dieu en plus d'avoir un appétit sexuel à la hauteur de celui de l'héroïne. Vous devinerez qu'ils copulent un certain nombre de fois dans le bouquin. Vers la fin, le sexe se fait moins présent (dieu merci) mais avant ça il faudra lire deux centaines de pages (et ma version numérique en fait 262...).
La seconde chose qui m'a agacée, ce sont les répétitions (hormis la fin). Riley se fait encore kidnapper. Riley se fait encore attaquer par des méchants trop trop mystérieux et dangereux. Riley a encore un émetteur ce qui explique pourquoi on la retrouve (ma chérie, tu nous as déjà fait le coup au volume 1 !). Riley se fait encore abuser. Riley se fait encore courir après par des mecs qui veulent l'engrosser comme une dinde reproductrice. Etc, etc... Bien des choses m'ont donné l'impression de lire un remake du premier, en plus casse bonbon. Car on a aussi le droit à des scènes puant encore le déjà-vu, comme Quinn et Riley devant se déguiser grâce à Liander pour infiltrer une fête (dans le premier, les deux même personnages devaient infiltrer le directoire). Ces répétitions touchent le style lui-même, la composition des phrases. On retrouve énormément les mêmes tics de langage. Riley se fait souvent écarter les cuisses par un genou (et par des mecs différents). Quinn s'étale souvent par terre en protégeant Riley de son corps (scène identique dans le volume 1, quand quelqu'un tente d'assassiner Quinn et que Riley se jette sur lui pour le faire tomber). Riley adore simuler des coups. J'ai aussi repéré des passages complets qui m'ont donné une impression de déjà lu. Sans compter les discussions de Quinn et Riley qui se répètent sans cesse autour du même sujet.
Je ne vais pas trop m'étendre sur le manque atterrant de détails. Encore une fois, l'auteur nous balance quelques poncifs sur le clonage et l'hybridation qu'on trouve dans n'importe quel manuel scolaire de bio. Et quand on a enfin des tentatives d'explications pour monter que, oh, le background est trop trop complexe, c'est à la limite du compréhensible. Mélanger un peu de SF à la Bit Lit, c'est une bonne idée, mais encore faut-il se donner les moyens de ses prétentions ! Si la miss passait moins de temps sur ses scènes de cul, peut-être qu'elle pourrait rendre son scénar somme toute simpliste plus clair...
Autre point qui m'a vraiment fait halluciner : que le camp où Riley est emprisonnée au premier chapitre soit entouré d'une clôture... de la taille d'un homme ! Tout ça pour que ce cheval métamorphe soit capable de la sauter (non, pas sexuellement). Mais, bordel, vous avez déjà vu un camp où se déroule des expériences secrètes et illégales entouré par une clôture de la taille d'un homme ? Moi pas. C'est une colonie de vacances.
Tout ça pourrait être pardonnable si le traitement psychologique était à la hauteur. Je vous rassure tout de suite : il ne l'est pas. Riley qui a été violée est pour le moins imperturbable (sauf à la dernière page du bouquin) alors qu'elle a évoqué plusieurs fois dans le premier volume et celui-là qu'un loup forcé n'est pas vraiment super joyeux. Je veux bien que son instinct animal la pousse à faire des galipettes mais là c'est carrément gros. Putain ! Elle vit une expérience traumatisante. C'est un être doté de sentiments ! Et tout ce qu'elle trouve à faire, c'est s'évanouir une fois et recopuler avec tout ce qui passe comme si de rien n'était. Je ne dis pas que je voulais 15 chapitres de "ouin ouin" interminables mais juste un minimum de réalisme psychologique. Le même problème se pose quand elle apprend qu'elle pourra peut-être avoir des enfants mais qu'elle doit faire vite. Keri Arthur confronte son personnage à un choix cornélien que je ne dévoilerai pas. On sent que l'auteur essaye. Mais, finalement, Riley fait rapidement son choix et celui-ci aura très peu d'impact sur elle sur le plan psychologique (on a le droit à une scène où son frère la console et euh...). On a aussi le droit à une révélation sur l'état de Misha. Alors, là encore, je ne dis pas que tout le monde doit le plaindre pendant 15 chapitres mais ça se fait dans une indifférence tellement totale qu'au final je m'en tapais aussi. Ce qui, là encore, ne me semblait pas être le but souhaité par l'auteur.
Par ailleurs, tous les mecs que Riley rencontre se transforment en fils de putes dominateurs. Enfin, surtout Quinn qui opère un changement de personnalité que l'auteur tente de justifier par la territorialité des vampires, explication qui me paraît carrément vaseuse. On passe d'un mec charmant et bien élevé même si perturbé par son passé à un connard qui veut que l'héroïne change sans changer lui-même quitte à devoir utiliser ses pouvoirs sur elle pour l'y forcer. Bon, je dois dire que l'auteur montre bien que ce comportement agace Riley. Un bon point pour elle. Riley se rebelle même contre Quinn et lui signale même que Kade (l'étalon métamorphe) est le seul mec sympa dans les parages. Mais était-ce vraiment nécessaire alors qu'elle doit déjà se coltiner Misha qui veut mettre ses spermatozoïdes dans ses ovules sans se soucier de ce qu'elle veut ? Kellen qui a décidé qu'en tant qu'alpha elle devait lui appartenir ? Le truc du mec qui veut diriger la vie de l'héroïne, je trouve ça abominablement répétitif et là on a trois cas en un seul roman. Personne n'est dérangé de voir l'héroïne traitée comme un paillasson et avec son relatif consentement ?!
La fin, à partir du moment où ils tentent de capturer certains "gros bonnets", s'avère bien plus intéressante. Malheureusement, ce n'est pas suffisant pour faire de ce second volume un bon roman. On a un peu l'impression que Keri Arthur s'est rappelé vers les trois derniers chapitres qu'elle avait quand même une histoire et un complot à raconter. Ceci dit, j'ai été agréablement surprise de voir qu'une chose que je soupçonnais ne s'est pas produite, du moins dans cet épisode. Sauf que... le fin mot de l'histoire ne se trouve qu'au troisième volume. A moins que la fin du troisième volume ne nous révèle que le fin mot de l'histoire ne se trouve qu'au quatrième. Bref.
Je trouve que Riley Jenson a un bon potentiel mais celui-ci est gâché. De ce fait, je ne sais pas trop à qui conseiller cette série, si ce n'est à ceux qui n'ont vraiment pas peur de faire d'un coup une overdose des pires aspects de la Bit Lit. Je lisais sur Amazon quelqu'un disant que si on a aimé le premier (c'est un peu mon cas malgré mes critiques), on ne pouvait qu'aimer le deux... NON. Peut-être que certains me trouveront trop élitiste, mais je préfère ça...
Points forts :
- Le fond en lui-même
- La fin
Points faibles :
- Tout le reste