Blutsauger : buveurs de sang de G. Abrielle

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Créé le samedi 21 septembre 2013 08:55
Mis à jour le dimanche 22 septembre 2013 07:31
Écrit par Roshieru
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/!\ Lu à partir de l'édition numérique


Titre : Blutsauger : les buveurs de sang

Auteur : G. Abrielle

Nombre de tomes : 1

Nombre de pages : 470 pages

Éditeur : Rebelle

Genre : bit lit, drame

Prix papier : 19 €

Prix numérique: 4,99 €

Machine de test : Cybook Odyssey HD frontlight

Format du fichier utilisé : epub

DRM : sans (tatouage)

Résumé : Depuis plus d'un siècle, Krista combat ceux qui ont fait d'elle une hybride. Née sorcière et transformée contre son gré en créature de la nuit, pour assouvir sa vengeance, elle n'a de cesse de poursuivre les vampires qu'elle considère comme responsables. Se soumettre ou mourir, elle ne leur laisse aucun autre choix, et Krista ne faillit jamais. Mais quand le destin met sur son chemin des êtres avec qui elle n aurait jamais pensé collaborer, c est toute son existence qui s'en retrouve bouleversée... Krista va devoir changer son fusil d'épaule, mais à quel prix ?

Critique :

J'ai longtemps hésité à écrire mon avis, pour la simple raison que je n'ai trouvé aucun point positif à ce roman (hormis la fin, et encore), et je n'ai trouvé aucune façon de le formuler gentiment. Je sais très bien que ça fait du mal à ceux qui sont concernés. D'un autre côté, en tant que lectrice ayant légalement acheté mon livre, je suis tout à fait en droit de partagée ma déception, comme je l'ai fait pour d'autres livres.

Il y a des Rebelle que j'ai adoré et d'autres que, pour le moment, je n'ai pas réussi à finir pour des raisons subjectives (c'est-à-dire que ce sont mes goûts et non la qualité des livres qui sont en cause). Ici, la première chose qui m'a cruellement sauté aux yeux, c'est le manque de correction. Blutsauger est-il arrivé dans une période chargée ? Le correcteur n'était-il pas le même ? Je n'en sais rien ! Je constate juste la chose, et la liste est longue : prénoms inversés ou qui changent en cours de route (Raphaëlle devient Sarah*, deux femmes nommées Gretchen sans qu'on sache si cela est fait exprès - et vu le ressort comique involontaire que cela donne à des dialogues tragiques, je pense bien à une erreur -, etc.), répétitions lourdes ("il avait entreprit de soulever mes hanches et me souleva légèrement"), des phrases qui ne veulent rien dire ("peut-être que fais-tu de mauvais rêves la nuit ??", "j'agrippai mes épaules et me lançai submerger"), etc. Ce serait l'un des premiers romans publiés par Rebelle, je comprendrais, mais là je me demande sérieusement ce qui s'est passé ! Si le livre est réimprimé, il serait vraiment nécessaire de le corriger une nouvelle fois (et de répercuter ces corrections sur la version numérique).

Mais ce qui m'a vraiment fait lever les yeux au ciel, c'est l'intrigue en elle-même. Le premier chapitre repose déjà sur une totale invraisemblance : une jeune femme réalise, à vingt ans, que ne pas rêver est "anormal". Pire, ses amis affirment, après une recherche sur internet, que le phénomène n'existe pas. Ayant entendu parler de celui-ci, j'ai décidé de vérifier, et je suis tombée sur des tas d'explications possibles dès la première page. Sans doute l'auteur voulait-elle dire qu'il n'existe pas de personne n'ayant jamais rêvé depuis leur naissance, mais la façon dont c'est amené laisse croire que le phénomène d'absence de rêves n'existe pas du tout. Autant dire que c'était donc mal parti pour que j'accroche, mais soit. J'avais encore l'espoir d'une amélioration.

Plus loin, c'est la fadeur psychologique des personnages qui m'a heurtée (tant dans leurs comportements que leurs pensées) ainsi que leur attitude niaise au possible (ou très méchante quand ce sont des très méchants). Sans en révéler trop sur l'intrigue des trois parties qui constituent ce roman, leurs départs au cours de l'histoire ne m'a donc pas du tout émue, alors que c'était visiblement le but recherché. Je me suis carrément énervée à la fin de la première partie, lorsque tout ce qui avait été abordé dans celle-ci n'a eu aucun impact visible sur les personnages concernés. "Bon, bah untel et untel partent, mais c'est pas grave, passons à autre chose... une tasse de thé ?" (alors que la nature de l'événement en question devrait radicalement bouleverser leur existence et les chambouler pour des semaines). De même, toujours dans cette même partie, d'autres personnages - du côté des gentils - acceptent volontiers leur disparition prochaine, sans chercher à se rebeller, sans même en souffrir. C'est comme ça et on accepte. Oui mais non.

A côté de ça, il y a des deus ex machina à la pelle. Une situation devient difficile ? Un personnage obtient tout à fait à propos un super-pouvoir quelconque. On a alors le droit à de l'étonnement de la part des protagonistes ("oh bah mince alors, comment que ça se fait-ce ?") ou à une pirouette ("machin est une hybride, alors ta gueule, c'est magique").

Si je me suis accrochée jusqu'au bout, c'est à cause du méchant, qui me paraissait plus recherché que le reste. La fin, d'ailleurs, était une excellente idée sur le papier, car elle va totalement à contre-pied des attentes du lecteur. Sauf que... c'est amené d'une façon si incohérente que l'on a surtout le sentiment que l'auteur elle-même en avait marre de son histoire, ne savait pas comment conclure et a donc opté pour la tragédie façon mixer fou. Bref, ça meurt, mais ça meurt platement. Et sans aucune cohérence avec tous les éléments qui nous ont été donné précédemment. Vu leur situation inextricable, j'aurais envoyé paître le devoir de garder leur existence secrète - devoir qu'ils ne respectaient de toute façon pas en introduisant très vite un étudiant humain dans leur petit clan - et employé tous les moyens à ma disposition (genre, le pouvoir de se transformer en dragon d'un des héros) pour péter la tronche des méchants - qui, d'ailleurs, se trouvaient au milieu de la cambrousse et non en ville durant les 2/3 du roman, just sayin' (c'est pas comme si un incendie dans les champs aurait révélé l'existence des dragons). Mais sans doute suis-je trop excessive et revancharde à l'inverse des héros.

* sachant que je ne parle pas du ressort scénaristique de la première partie, mais du fait que le prénom Raphaëlle est vraiment remplacé par Sarah sans aucune justification (c'est flagrant dans le chapitre 15), alors qu'elle était appelée Raphaëlle jusque-là !