Maeve Regan 1 : Rage de dents de Marika Gallman

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Créé le vendredi 21 décembre 2012 18:04
Mis à jour le mardi 25 juin 2013 15:53
Écrit par Roshieru
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/!\ Ce livre a été lu à partir de l'édition numérique.

Titre : Rage de dents

Auteur : Marika Gallman (Suisse de son état, merci pour elle !)

Nombre de pages : 416

Editeur : Milady

Genre : bit lit

Prix papier : 7,22€

Prix de l'édition numérique : 4,99€, mais variable selon l'humeur de l'éditeur !

Machine de test : Cybook Odyssey HD frontlight

Format du fichier utilisé : Epub

DRM : sans

Résumé :

Avant, ma vie était simple : l'université si j'en avais envie, les hommes quand j'en avais envie. Et je n'avais aucun problème qu'un barman ne puisse m'aider à résoudre.
Mais là, depuis un moment, rien ne va plus.
Le type sexy qui me draguait a rendu son déjeuner quand on a voulu concrétiser.
J'ai cassé le nez du copain de ma meilleure amie, et elle ne l'a pas très bien pris. Lui non plus, d'ailleurs.
Ensuite, je me suis mise à faire des cauchemars.
Et tout ça, c'était avant qu'une bande de vampires décide de redécorer mon appart et qu'un colosse me kidnappe.
Quand je vous dis que ce n'est pas ma semaine...

Critique :

J'aurai mis du temps à lire le premier volume de ma Suisse préférée, et ce n'est pas faute d'avoir deux exemplaires de l'ancienne édition du Petit Caveau chez moi. Pour être honnête, le début m'avait un peu rebuté, en raison de sa longueur, et je n'avais pas réussi à dépasser le moment où notre chère Maeve se rend avec son ami d'enfance chez son grand-père. N'allez pas croire qu'il ne se passe rien durant ces pages, bien au contraire. Disons plutôt que le surnaturel met un peu de temps à arriver, et que j'avais envie de passer les amis de Maeve dans un mixeur, un peu comme dans une certaine scène de Gremlins, mais avec des humains à la place. Je sais, ça craint, mais je soupçonne que ce sentiment était recherché par l'auteur, qui ne fait pas dans le "tout le monde est beau et gentil". J'étais aussi dérangée par le manque de précision géographique, moi qui aime baigner dans l'atmosphère d'un pays donné.

Cette fois, j'ai donc pris le taureau à bras le corps, je l'ai ligoté (ce que Marika appréciera, j'en suis sûre) et, armée de mon fouet ma fidèle liseuse seconde du titre (la première étant décédée en Chine, RIP), j'ai recommencé ma lecture ! Et je n'ai pas regretté, au point de me maudire de ne pas avoir réussi à m'y mettre plus tôt... Cette chronique ne sera donc pas celle où Marika me passera dans le mixer.

Le roman de Marika Gallman est écrit par une francophone, et ça se sent car le style est bien plus abouti que les traductions, souvent bancales, qu'on nous sert ici et là. Peut-être que vous ne vous en rendez pas forcément compte, mais lorsqu'on compare les versions originales de certains romans bit lit aux versions françaises, cela devient évident. Rage de dents ne peut, fort heureusement, pas souffrir des écueils d'une traduction maladroite et l'auteur a toutes les clefs en main pour réussir. Narré à la première personne par son héroïne, l'histoire offre fort heureusement une prose dynamique, claire, drôle et colorée. Parmi les quelques romans francophones du genre que j'ai eu l'occasion de lire en entier (parfois avant même leur sortie chez certains éditeurs) ou de parcourir via des extraits, la première oeuvre de Marika Gallman est l'une de celle qui tire le mieux son épingle du jeu littéraire avec Go to hell (ma déception n'ayant rien à voir avec le style de l'auteur). Bien sûr, on trouve quelques maladresses propres aux premiers romans, mais on est loin de certains récits rendus indigents par le style. On sent que Marika Gallman a réellement travaillé.

Maeve est un personnage vivant, imparfait dans son attitude (comme tous les personnages), terriblement attachant pour cette raison (et même si parfois on a envie de lui taper un coup sur le crâne). Les lecteurs en manque de choupinerie déploreront sa vulgarité et ses expressions fort imagées. Pour ma part, j'ai eu un sourire jusqu'aux oreilles lors de la plupart des chapitres, surtout lorsqu'elle trouve un vampire à sa hauteur, le très craquant et très décadent Lukas, l'objet amoureux de l'histoire. Cependant, Rage de dents n'est pas pour autant un roman comique malgré ses passages drolatiques ni une bluette pétrie de romantisme sous-prétexte que l'héroïne succombe à un vampire tout en aimant toujours un autre homme. La fin, notamment, en choquera plus d'un. Et elle ne m'a donné qu'une envie : me jeter sur la suite ! Car si le début du roman est un peu longuet et centré sur les problèmes de violence et de relationnel de Maeve, il n'en est pas de même pour la seconde partie, riche en rebondissements et en révélations. Un mot : Marika est cruelle. Très cruelle !

Certes, dans un genre surchargé par les sagas à rallonge où à peu près tout a été fait, Rage de dents peut laisser une impression de déjà-vu sur quelques scènes (pour ma part, ce sera le sang à la cannelle, qui m'a rappelé un passage d'Angel). Mais laissons-là les comparaisons qui n'apportent rien de constructif. Car si on trouve des éléments de ressemblances, Marika Gallman ne plagie pas et a réussit avec ce premier volume à mettre en place les bases d'une série francophone prometteuse, qui n'a rien à envier aux best seller américains.

Pour conclure, je préférais quand même la couverture originale, mais certains me diront que c'est du parti pris. Le travail graphique de Fleurine est néanmoins excellent, comme toujours.

Points forts :

Points faibles :

[Site officiel]