Yamato Nadeshiko de Tomoko Hayakawa

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Créé le samedi 15 octobre 2011 11:32
Mis à jour le samedi 29 décembre 2012 17:04
Écrit par Haeru
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Titre : Yamato Nadeshiko

Titre original : Yamato Nadeshiko Shichihenge

Auteur : Tomoko HAYAKAWA

Nombre de tomes : 15 en France, 29 au Japon (série en cours)

Éditeur : Pika

Éditeur original : Kodansha

Prix : 6,95€

Genre : shôjo (donc, en théorie : pour les filles) fun

 

Résumé :Il est des mots qui peuvent blesser davantage que des coups... Ainsi, depuis qu'elle a confessé son amour à un garçon qui l'a repoussé sans ménagement, Sunako Nakahara, 15 ans, a-t-elle décidé de se laisser totalement aller, et ne plus faire aucun effort pour plaire. Habillée d'un pull bon marché - de surcroît taché ! -, d'une jupe comme celles que fabriquent les élèves japonais en école primaire et s'étant laissé pousser les cheveux pour cacher son visage derrière une frange imposante, la jeune fille vit comme une asociale, et refuse tout échange avec autrui. Véritable sosie de la Sadako de Ring, Sunako n'a aucun mal à éloigner d'elle les rares personnes qui pourraient avoir envie de lui parler... Cette existence morose se trouve bouleversée le jour où, allant habiter chez sa tante, elle se retrouve face à quatre beaux jeunes garçons de son âge – Ranmaru le joli cœur, Yukinojo le coquet, Oda l'intellectuel, et Kyôhei, l'élève le plus populaire du lycée – bien décidés à la transformer en véritable « lady ».
Et pour cause : s'ils réussissent ce tour de force, la tante de Sunako, qui se trouve être leur propriétaire, leur a promis qu'ils n'auraient plus à payer de loyer ! Un stratagème intéressé mais efficace. Désormais, et même si elle passe le plus clair de son temps dans sa chambre à regarder des films d'horreur (Jason et Freddy sont ses amis !), la jeune fille se voit contrainte d'affronter le monde extérieur. Qui sait, derrière cette frange et ce caractère sombre se cache peut-être une beauté qui s'ignore...

 

Critique :
Les mangas qui présentent des filles hors normes sont déclinés à toutes les sauces : l'otakette, la yaoïste (elles vont parfois de paire), la switch girl... Mais, à vrai dire, il manquait Sunako. Oui, mesdames et messieurs, vous qui n'êtes pas des canons de beauté (pour ne pas dire autre chose...), vous qui avez des goûts et des habitudes de vie complètement à rebours de ce que la société exige de vous, et qui vivez heureux malgré tout ; mesdames et messieurs, vous, mes amis, je vous le dis : notre reine est là, elle s'appelle Sunako, et elle déchire tout !

Plus sérieusement, vous l'aurez compris d'après le résumé, la sombre Sunako est confrontée à quatre beaux gosses lumineux, et de leur cohabitation naissent quiproquo, gags et situations étrangement hilarantes... Car ce manga est avant tout un manga comique ! Le décalage entre Sunako et ses colocataires, les colocataires eux-mêmes (adulés par un peu tout le monde) qui ont leurs propres caractères, tout est réuni pour passer un agréable moment. Sans compter les dessins : fins et délicats parfois, souvent SD qui en disent plus qu'un long discours (notamment pour Sunako)... On aime ou pas, mais pour ma part j'adhère complètement.

Et puis Yamato Nadeshiko est une série pleine de contradictions. Par exemple, Sunako vit hors du monde, elle apprécie les trucs glauques, voire carrément trash, elle est asociale, et c'est aussi une bagarreuse ; mais par ailleurs c'est une cuisinière exceptionnelle, et la reine du ménage... À son côté sombre répond un côté femme modèle, et pour elle les deux ne sont pas du tout incompatibles. Elle gère la maison avec brio, telle la femme au foyer cliché de base, elle fait le ménage, la lessive, la cuisine, elle nettoie tout, elle fait les courses, enfin vous voyez le genre... Mais elle ne le fait pas parce qu'elle est une femme, et que c'est à elle de le faire ; elle le fait parce que ça lui plaît, de même qu'elle aime discuter avec ses amis squelettes en plastique, qu'elle aime être dans un cercueil, voir du sang, ou regarder des films d'horreur non censurés... Bref, et contrairement aux autres filles « hors normes », Sunako fait absolument tout ce qu'elle veut, et elle ne s'en cache pas : elle vit selon son idée et pour le coup se fiche vraiment de l'uniformité que la société bien-pensante prône à tout va... En ce sens, je trouve que cette série sonne beaucoup plus juste que toutes les autres, parce que Sunako est sincère, entière – et pourtant, l'atmosphère n'est pas DU TOUT sérieuse.

Il n'y a pas vraiment d'histoire suivie, ce sont plutôt des petites histoires mises bout à bout, qui permettent de comprendre chaque personnage, et de voir tout ce petit monde évoluer. Car oui, évolution il y a, mais je vous rassure, on change en restant fidèle à ce qu'on est... Les beaux gosses seront toujours des beaux gosses (et là-dessus, la mangaka se moque gentiment des excès des shôjo), et Sunako préférera toujours l'ombre.

Bref, Yamato Nadeshiko c'est fun, très fun, et en même tant c'est pour moi le manga qui montre qu'on peut très bien vivre heureux hors des chemins tout tracés que la société propose (ou impose...). Et pour être de ces gens qui vivent « à côté », j'apprécie de voir une héroïne aussi franche et aussi dynamique qui illustre bien que, si, c'est possible.

À noter qu'il existe une adaptation animée du manga. Je ne vous la conseille pas, j'ai rarement vu un truc aussi cheap. Lisez les volumes, plutôt ! Et ne vous arrêtez pas au premier tome, qui est un peu long à démarrer quand on ne connaît pas. Vraiment, c'est une série qui vaut le coup ! Dernier conseil : ne vous fiez pas aux dessins des couvertures, les illustrations couleur sont bien moins réussies que les dessins en noir et blancs de l'intérieur.

 

* Points positifs :
- une série fun !
- dessin très délicat (hors SD, évidemment !)
- le personnage de Sunako, et tout ce qu'il représente...

* Point négatif :
- série toujours en cours...