Le fruit de toutes les convoitises de Chitose Piyoko

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Créé le samedi 26 février 2011 09:10
Mis à jour le samedi 29 décembre 2012 17:04
Écrit par Roshieru
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Titre : Le fruit de toutes les convoitises

Titre original : Chô Dakaretai Otoko (超抱かれたい男)

Auteur : Takagi Ryô

Nombre de tome : 1 (encore heureux !)

Editeur : Tonkam

Editeur original : Libre Publishing

Prix : 7,95 euros

Genre : Boys Love (ou yaoi, c'est comme vous voulez), comédie, porno

Résumé : Quel résumé ? Oui, bon, ok. Un illustrateur vit avec son cousin secrètement amoureux de lui. Mais l'illustrateur ne voit rien et s'embarque dans une histoire pas possible avec un écrivain qui lui propose de coucher avec lui en échange du droit d'illustrer son bouquin.

Critique :

Il fut un temps que les plus jeunes ne peuvent connaître où Tonkam était considéré comme le Moïse du boys love. D'après nos oracles - lapidés avec de petits cailloux pointus et livrés aux vautours depuis -, Tonkam était censé nous aider à fuir des contrées hostiles pour nous emmener jusqu'à Yaoi-land. Hélas ! Après Zetsuai, Fake et Kizuna, qu'on peut ne pas aimer comme moi mais qui étaient quand même d'une certaine qualité, et des mangas borderline comme Comte Cain/God Child, Tonkam s'est perdu dans le désert. Première surprise : Taifu, dont je ne sais plus s'il s'appelait encore Punch à l'époque, annonce Gravitation que l'on attendait chez son concurrent. Seconde surprise, Asuka se lance avec agressivité dans le boys love après le succès du Jeu du chat et de la souris. Tonkam s'échappe alors du désert mais, tenté par le démon, commence par sortir Gakuen Heaven. On frissonne quand même. On espère. Le titre n'est pas excellent mais on attend la suite de la collection. Et... Rien. Quasiment rien à part deux Kodaka un peu poussiéreux et moisis par le temps. Puis, c'est le drâaaaaaame ! En 2010, Tonkam publie la passionnante série des Game de Takagi Ryô et l'incroyable Fruit de toutes les convoitises de Chitose Piyoko !

Tonkam affirme fièrement sur son site : "Le Fruit de toutes les convoitises est un Boy’s Love pur et dur qui ravira les fans du genre !". En tant que fan du genre depuis huit ans, si ce n'est plus, je me permets de répondre à cette belle tirade marketting : NON. Je me rappelle très bien avoir lu ce manga il y a quelques années et ne pas avoir continué tellement je trouvais ça naze. Et c'était gratuit. Alors à acheter !

Le talent de Chitose Piyoko se résume à une chose : dessiner des pénis à faire pâlir de jalousie un acteur de porno. Ah, oui, et des anus. Ah, oui, et ce n'est pas trop moche graphiquement si on apprécie les gosses rachitiques, anguleux et virils comme Miss France, ce qui n'est pas mon cas. En passant, je me demande du coup comment ils peuvent être montés comme des ânes. Surtout qu'on dirait qu'il n'y a rien dans leur slip ou sous leur serviette quand ils ne bandent pas. C'est sans doute un sexe télescopique surprise...

Le problème de ce manga, ce ne sont pas ses scènes de cul passant du SM à l'ondinisme (utilisation de l'urine dans le sexe pour ceux qui n'ont pas de dictionnaire de la perversion). J'ai déjà vu plus hard, notamment sur d'obscurs sites de scanlation il y a de cela des années. Le problème de ce manga, c'est l'inconsistance de son scénar et la fadeur de ses personnages qui ne sont que des archétypes sur patte. Le problème de ce manga, c'est d'être tout simplement merdique et de sortir quand même en France. Quitte à publier du torride, autant le faire bien et ne pas prendre la première faiseuse de fanservice dénuée de talent. Viewfinder de Yamane Ayano, c'est un peu une oeuvre shakespearienne en comparaison, et Under Grand Hotel de Mika Sadahiro, qui doit prochainement sortir chez Taifu, pourrait passer pour le Oz gay du manga.

Avec aussi peu de sorties boys love, il est normal d'attendre de Tonkam plus de pertinence dans les choix. Mais vu la gueule de leurs prochaines sorties à base de Chitose Piyoko, j'ai peur. Voyons le bon côté des choses : au moins, ce n'est pas Tonkam qui risque de saturer le marché boys love comme ça a été le cas avec d'autres genres, comme le shôjo.

Points forts :

Points faibles :