Steal Moon de Makoto Tateno

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Créé le vendredi 11 février 2011 11:51
Mis à jour le samedi 29 décembre 2012 17:04
Écrit par Roshieru
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Titre : Steal Moon

Titre original : Steal Moon

Auteur : Makoto Tateno

Nombre de tome : 2

Editeur : Taifu

Editeur original : Nihon Bungeisha

Prix : 8,95 euros

Genre : Boys Love (ou yaoi, c'est comme vous voulez)

Résumé : Nozomi est un champion du combat des rues. Pourtant, il est aisément vaincu par Coyote, qui décide d'en faire son esclave et de le vendre à une entreprise de voyeurisme, Digital Angels. Nozomi se retrouve filmé 24/24h. S'il veut rembourser sa dette, il doit attirer le plus de clients possible sur le réseau. Cependant, les choses sont plus complexes qu'il n'y paraît. La boite sert de couverture à une organisation qui lutte un mystérieux individu qui espionne l'humanité à partir d'un ordinateur présent sur la lune. Nozomi serait Séléné, l'une des personnes capables de contrôler cet ordinateur.

Critique :

(note : le second volume en VF n'est pas encore sorti à l'heure où j'écris cette critique, donc je me base surtout sur la VO. Des modifications seront peut-être faites selon la qualité de la VF)

Il y a une chose qui me dérange vraiment avec Makoto Tateno. Bien qu'elle fasse preuve d'imagination pour faire des yaoi différents de ses copines, en exploitant des genres délaissés comme la SF, la fantasy ou le policier, elle ne parvient presque jamais à produire une intrigue vraiment efficace. Et Steal Moon est la parfaite illustration de ce problème. Je m'en étais déjà aperçu en lisant la VO, il y a quelques années, et je le constate encore.

Mêler Big Brother à de la mythologie (chaque personnage est lié à un dieu) et à de l'érotisme n'était pourtant pas une mauvaise idée sur le papier mais le résultat est décevant : c'est beau et bien dessiné, mais les personnages sont superficiels, l'aspect trash (voyeurisme) reste finalement très timoré et l'intrigue se déroule vite, bien trop vite. Il aurait été possible de la diluer sur trois ou quatre volumes sans lasser le lecteur. Pire encore, l'univers dans lequel évolue les personnages n'est pas développé. On ne sait pas si l'on est sûr Terre dans un lointain futur ou ailleurs. Quand on aime la SF un minimum construire, c'est très décevant.

Histoire de défendre tout de même un peu Makoto Tateno, il est juste de signaler que Steal Moon est lié à une autre série, Aoi hitsuji no yume (le rêve du mouton bleu). Cet autre manga développe l'histoire de deux personnages centraux, Kai et Lathi. Sans cette préquelle, qui n'est pas sortie en France et ne semble pas encore prévue, toute une part de l'histoire reste donc nébuleuse. Parfois, je me demande si les éditeurs se renseignent un minimum avant de commercialiser un manga...

En parlant d'édition, il y a un détail qui m'a vraiment choqué.

Comme je l'ai mentionné plus haut, beaucoup de personnages de Steal Moon sont liés à des divinités. Nozomi est Séléné. Soma et son frère sont Hécate et Artemis. Tous trois forment la trinité lunaire. Ils sont censés contrôler Isis, le super ordinateur qui espionne les humains depuis... la lune justement. On a aussi Hermès. Celui-ci les guide. Ce qui est logique, puisque Hermès est, entre autre, le messager des dieux, ainsi que le conducteur des âmes aux enfers et le guide des héros. C'est à partir de là que la traduction se gâte. Makoto Tateno, en s'inspirant toujours de la mythologie antique, ajoute un second nom à Hermès. Il s'agit de Thot. Magnifiquement transcrit phonétiquement en VF par... Toto ! C'est d'autant plus ridicule qu'il est question de la résurrection du dieu Osiris la page suivante. Or, Thot est non seulement un dieu lunaire, mais aussi un dieu qui préside à l'audition des morts au tribunal d'Osiris. Il s'avère aussi que Thot est assimilé à Hermès dans la mythologie antique. Même si Thot n'est pas le dieu de la mythologie égyptienne le plus connu, comparé à Seth, Horus, Râ ou Anubis (voire Apophis grâce à Stargate), une simple recherche Wikipédia (2mn de temps) aurait permis d'éviter cette coquille. Résultat : non seulement ça rend le retournement de situation risible (Toto, mais vraiment !), mais en plus on détruit le parallèle posé par l'auteur.

Points forts :

Points faibles :