Vampire Host de Kaori Yuki

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Créé le vendredi 14 janvier 2011 10:05
Mis à jour le samedi 29 décembre 2012 17:04
Écrit par Roshieru
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Titre : Vampire Host

Titre original : Yorugata Aijin Senmonten - Blood Hound - DX (夜型愛人専門店−ブラッドハウンド−DX)

Auteur : Kaori Yuki

Nombre de tome : 1

Editeur : Tonkam

Editeur original : Hakusensha

Prix : 6,95 euros

Genre : Shôjo, vampire, humour

Résumé : Rion, lycéenne survoltée, mène une enquête sur la disparition de sa meilleure amie, Shiho. Elle soupçonne l'implication de vampires kidnappeurs de jeunes femmes. Quoi de plus normal ? Après avoir trouvé une carte de visite dans les affaires de la disparue, Rion se rend au club d'hôtes Krakenhaus, persuadée que l'antre de la débauche est un repaire de buveurs de sang. Qu'elle n'est pas sa surprise de découvrir que l'endroit est envahi de croix du plus mauvais goût ! La jeune fille ne se démonte pas pour autant face à Suo et ses compagnons qui tentent de l'expulser des lieux. Elle est convaincue qu'ils lui cachent tous quelque chose et est prête à tout pour les surveiller.
Mais Rion est-elle réellement une simple lycéenne un peu trop enquiquinante ? Suo croit reconnaître en elle Ellone, une vierge au sang pur que les vampires attendent.

Critique :

(écrite le 13 février 2009 sur mon ancien blog, ré-actualisée pour Edenia)

Blood Hound est un autre shôjo horrifique (ou presque) de Kaori Yuki, composé d'un seul volume. La courte série a connu une adaptation en drama, avec des acteurs de chair et de sang. L'édition française tire son nom de cette adaptation intitulée Vampire Host. A noter qu'il existe encore un dernier chapitre (paru en 2005) concluant la série mais qui n'a malheureusement jamais été inclu dans le tankôbon édité plus tôt au Japon (2004). Regrettable quand on sait qu'il éclaire certains points obscurs de cet unique volume.

A ma connaissance, il s'agit du premier et sans doute unique récit de vampires de Kaori Yuki. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, Vampire Host est plus léger que d'autres récits de l'auteur et paradoxalement moins intéressant aussi, mais peut-être plus à cause de la longueur du récit que de ladite légèreté. Kaori Yuki met pour une fois en scène une héroïne pleine de joie de vivre et de volonté, ainsi qu'entre deux badinages hétérosexuels, quelques démonstrations d'amour - tordu, on reste chez Kaori Yuki - entre femmes. Diable ! Jusqu'alors, la mangaka semblait largement préférer les beaux ténébreux tourmentés par quelques problèmes d'ordre familiaux ou sexuels quand ce n'est pas les deux à la fois. Je vous rassure, ce manga compte tout de même tout un tas d'éphèbe à croquer (si vous aimez le papier). En dehors de quelques effets sanglants, d'une once de drame minuscule et d'un brin de mystère, l'histoire fonctionne surtout autour de l'humour. Un humour qui est loin d'être aussi macabre que celui de Ludwig Révolution. Comme Le parfum, Vampire Host essaye de nouvelles choses, même si au final on reconnaît tout de même bien là le travail de Kaori Yuki, l'aspect gothique continuant de transpirer de son dessin ou de certaines ficelles de l'histoire. Sur le plan graphique, il n'y a pas grand chose à dire : si vous aimez les récents travaux de Kaori Yuki (God Child, Ludwig Révolution, la fin d'Angel Sanctuary, etc...), vous serez ravi de retrouver le trait chirurgical et épuré de la mangaka, façon dessin assisté sur PC. Si vous préfériez son ancienne façon de dessiner, bien plus foisonnante, brouillonne mais aussi naturelle comme dans les débuts de Comte Cain ou d'Angel Sanctuary... bah c'est pas ce one shot qui va vous réconcilier !

Malheureusement, pour une raison ou une autre, Tonkam n'a pas cru bon ou n'a pas pu inclure le dernier chapitre de la série dont je parlais plus haut. Résultat, Vampire Host n'a pas vraiment de fin chez nous et beaucoup de questions restent en suspend, notamment sur l'origine des vampires et la nature d'Ellone. Les personnages eux-même sont très peu développés et les rôles masculins se cantonnent de façon générale à "soit bishônen et tais-toi". Frustrant, et surtout décevant quand on sait le potentiel du personnage du vampire. Lorsqu'on lit les trois chapitres de ce seul et unique volume, on a l'impression d'une bonne idée mal employée. L'humour marche, mais il manque un vrai fond. On nous balance des infos sur les vampires, mais elles ne servent pas concrètement dans les histoires. Même si on s'amuse à lire Vampire Host, ce n'est clairement pas un manga qui restera dans la mémoire et il laisse même un goût de bâclé dans la bouche. Bien que les droits étaient peut-être compliqués à négocier, on aurait apprécié que l'ultime aventure soit présente dans notre version française. Même en imaginant que la fin japonais soit ouverte à une suite, ou bien qu'elle soit tout simplement mauvaise, cela aurait permis de juger le manga en son entier.

Les amateurs de vampires pourront trouver là un manga distrayant mais sans véritable ambition et doté de sérieuses lacunes dues à une édition incomplète ou bien à la paresse de l'auteur (dur de savoir). De leur côté, les fans seront sans doute déçus, voire très énervés. Parce que les trois chapitres qu'on nous offre dans ce volume, sans être non plus médiocre à mon goût, sont tout de même loin de ce que pourrait offrir Kaori Yuki en la matière. Pas dit que Vampire Host aurait été meilleur avec son dernier chapitre mais ça me donne envie de dire "bordel de m... euh... zut, quoi !".

Points forts :

Points faibles :