Inside

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Créé le jeudi 20 janvier 2011 12:40
Mis à jour le samedi 29 décembre 2012 17:04
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Titre : Inside

Titre original : From Within

Réalisateur : Phedon Papamichael Jr.

Durée : 1h27

Année de production : 2007

Pays d’origine : USA

Nombre de films : 1

Distributeurs : After Dark Films & Lion’s Gate

Date de sortie au cinéma / en DVD : USA : 25 avril 2008 – 31 mars 2009 / France : Inédit – 24 février 2010

Genre : Horreur

Bande annonce


Acteurs
:


Résumé
:
Une mystérieuse série de suicides envahit la très puritaine petite ville de Grovetown. Les esprits les plus croyants vont vite s’échauffer et accuser le frère de la première victime, Aidan Spindle…


Critique
:
Tourné pendant l’été 2007 par un illustre inconnu du nom de Phedon Papamichael Jr. (un nom comme ça, ça s’invente pas ^^), « From Within » est un petit film d’horreur sans prétention qui ravira certainement les amateurs du genre. Attardons nous d’abord sur notre illustre inconnu précité. Si son nom ne vous dit rien, normal, sa carrière de réalisateur est courte et se résume à un obscure navet (?) dans les années 90 et un film plus récent (2010) du nom d’Arcadia Lost qui a beau avoir l’air très sympathique (une espèce d’ode à la Grèce) reste complètement inédit chez nous… j’avoue que pour le coup son CV n’a pas l’air hyper engageant ! Et pourtant, en y regardant de plus près on découvre que ce cher Junior est un directeur de la photographie très prolifique et a notamment travaillé entant que tel sur Identity, 3:10 for Yuma, A la recherche du bonheur, The Million Dollars Hotel ou encore la déroutante mais culte (enfin pour les rares qui l’a connaissent) série TV Wild Palms ; là déjà on est un peu rassuré ^^. Résultat des courses niveau réalisation ? Et bien Junior s’en tire franchement pas mal ! L’ambiance de sa petite ville typiquement américaine et (bien trop) puritaine est réussie, la façon de filmer reste assez sobre (ce n’est pas plus mal) et le placement de caméra est toujours bien choisi, quand aux quelques effets de frousse j’avoue avoir presque sursauté à l’un d’entre eux et je vous garantie que c’est un gage de réussite vu que c’est généralement mission impossible :p Un petit mot sur la bande son : un peu de pop/rock au début et à la fin, un brin de classique (joué au piano) et les habituelles, mais efficaces, compositions plus sombres et effrayantes donnent une bande son réussie.

Passons à la pièce maîtresse d’un film : son scénario. Ici on fait plutôt dans le classique en ce qui concerne la base : une mystérieuse épidémie de suicides se propage dans une ville… D’où vient-elle ? Qui va-t-elle toucher ensuite ? Comment l’arrêter ? Le tout laisse penser aux films d’horreur asiatique style Ring pour l’ambiance ou même à Destination Finale pour l’idée de la mort contagieuse, donc rien de bien novateur en somme… et pourtant le film ne s’enfonce pas dans un scénario bateau, il évite continuellement les clichés dans lesquels on pensait le voir tomber et maintient un rythme pas hyper vitaminé certe mais constant. Là où ça devient réellement intéressant c’est dans la psychologie des protagonistes ou plutôt de la ville elle-même. On a les deux pieds dans l’Amérique puritaine, avec ses discours bibliques et moralisateurs assorties d’une ouverture d’esprit qui frise le zéro absolu… en face on trouve cette « malédiction » ainsi qu’un funeste incident qui c’est déroulé quelques années plus tôt et qui a touché une famille dont la religion était sensiblement différente puisque pratiquant la sorcellerie (peut-être la Wicca, mais aucun nom n’est jamais donné). Il est alors évident que le cœur du film se trouve dans la confrontation de ses deux extrêmes, religion outrancière contre mysticisme, et le film choisi de n’épargner personnes puisque finalement chacun aura leurs torts dans l’histoire et dans la conclusion assez cynique du film.

Niveau acteurs on retrouve avec plaisir quelques têtes connues, surtout de la télévision : Brittany Robertson (Life Unexpected), Laura Allen (The 4400), Rumer Willis (« fille de » vu entre autres dans 90210) et bien sûr le premier rôle masculin en la personne de Thomas Dekker (Terminator: The Sarah Connor Chronicles, IQ-145…). Pour le premier rôle féminin on retrouve une certaine Elizabeth Rice qui elle aussi a fait pas mal de télé mais n’a encore jamais eu de rôle vraiment important. Tout ce charmant petit monde s’en sort très bien, jouant leur rôle parfaitement. Mention spécial à Adam Goldberg (Friends, Joey, Relativity, Il faut sauver le soldat Ryan…) qui navigue entre « dérageant » et « détestable » avec talent.

Un dernier mot pour parler de l’accueil fait au film lors de ses premières : ayant pris du retard pendant sa phase de finalisation le film n’avait pas pu être présenté au festival de Sundance 2008 comme c’était prévu à la base. Sa première eu donc lieu au moins connu « Tribeca Film Festival » 2008... le film était attendu au tournant du fait d’un p’tit buzz réussi, mais finalement la réception critique fut relativement mauvaise et cinglante. Le film se rattrapera très vite vu qu’en juin de la même année, lors de sa présentation au « Solstice Film Festival », il gagna les prix du meilleur film, de la meilleure bande originale, du meilleur acteur (Thomas Dekker) et de la meilleur actrice (Elizabeth Rice). A noter qu’en France il a obtenu un prix, qui pour moi veut tout dire quand à sa qualité, à savoir celui du Prix Mad Movie du meilleur inédit vidéo lors du festival de Gérardmer 2010.

En bref : une petite série B sympa qui ne tombe jamais dans le piège des clichés et de la facilité réussissant même à surprendre par moments (notamment la fin) et pendant laquelle les plus sensibles au genre devront réussir à se faire peur sans trop de problèmes.