Arsène Lupin, gentleman-cambrioleur

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Créé le jeudi 16 février 2012 19:31
Mis à jour le samedi 29 décembre 2012 17:04
Écrit par Roshieru
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/!\ Histoire lue à partir de l'édition numérique /!\

Titre : Arsène Lupin, gentleman-cambrioleur

Auteur : Maurice Leblanc

Nombre de tomes : 1

Nombre de pages : 283

Prix : gratuit pour l'édition numérique

Genre : Policier

Résumé : Vif, audacieux, impertinent, rossant sans arrêt le commissaire (qui ici, en l'occurrence, s'appelle l'inspecteur Ganimard), traînant les coeurs après lui et mettant les rieurs de son côté, se moquant des situations acquises, ridiculisant les bourgeois, portant secours aux faibles, Arsène Lupin, gentleman cambrioleur est un Robin des Bois de la «Belle Epoque».Un Robin des Bois bien français : il ne se prend pas trop au sérieux, ses armes les plus meurtrières sont les traits d'esprit ; ce n'est pas un aristocrate qui vit comme un anarchiste mais un anarchiste qui vit comme un aristocrate. Arsène Lupin, après plus d'un demi-siècle, n'a pas vieilli. Il ne vieillira jamais en dépit de son chapeau haut de forme, de sa cape et de son monocle. (Babélio)

Critique :

J'hésite souvent à lire des classiques par peur de la déception. Par exemple, j'ai souffert récemment durant plus de 200 pages sur le Fantôme de l'Opéra de Gaston Leroux et je n'en publierai aucune chronique pour ne pas me faire lapider par des petits cailloux méchants. Je n'ai jamais réussi à accrocher au style de ce bon vieux Doyle alors que j'adore les Sherlock Holmes en série TV. Quant à Lovecraft, j'ai bien cru que l'Affaire Charles Dexter Ward allait se finir par un non-lieu pour moi alors que j'adore l'univers de cet auteur. Cependant, lorsque j'ai vu qu'Arsène Lupin était enfin disponible en libre de droit sur Feedbooks, j'ai été prise d'une fièvre du téléchargement et j'ai pris les deux premiers tomes d'un coup.

Arsène Lupin regroupe des tas d'éléments que j'aime : une ambiance policière mais avec un ton léger et pas trop prise de tête, un héros charismatique avec son sens moral bien à lui et, surtout, un format sous forme de feuilletons (ce que certains qualifieraient abusivement de recueil de nouvelles, sauf que ça n'a rien à voir). Beaucoup de lecteurs contemporains n'aiment pas ou sont déstabilisés par cette façon de diviser un récit. Pour ma part, c'est une de mes formes de récits préférés et ça doit être pour ça que j'adore Conan de Robert E. Howard et Cyrion de Tanith Lee (qui est plutôt un roman à récit imbriqué mais passons, ça revient presque au même...). Les histoires sont courtes à lire, ce qui est pratique quand on a peu de temps, et surtout efficace. Pas le temps de s'ennuyer sur des détails inutiles, l'auteur va à l'essentiel. Pour autant, le fond n'est pas laissé de côté. On retrouve d'un épisode à l'autre des personnages récurrents et on en apprend plus sur le héros au détour de certaines pages. Maurice Leblanc en profite aussi pour pasticher Sherlock Holmes. Le point de vue de la narration change aussi : tantôt Arsène raconte, tantôt il s'agit de son biographe attitré. Cela amène une diversité bienvenue de point de vues.

Mais ce qui m'a surtout plu dans cet Arsène Lupin, c'est l'écriture qui n'a pas vieillie d'un poil (si ce n'est dans certaines répliques d'époque mais passons). Gaston Leroux m'a paru ampoulé et sans cesse tenté par l'éparpillement (ami lecteur, vas-y que je te balance un extrait de journal de 20 lignes même si t'en a rien à cirer). Maurice Leblanc a un style fluide, incisif, non sans humour lorsque c'est opportun, sans pour autant sacrifier l'aspect littéraire sur l'autel de la lecture facile.

Alors, certes, Arsène est un peu beaucoup génial dans ses stratagèmes, ce que certains pourront déplorer, mais pas plus que la majorité des héros policiers du genre. Il fallait bien un bandit à la hauteur de leur intelligence.