Dead Space Extraction sur Wii

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Créé le dimanche 21 novembre 2010 18:00
Mis à jour le samedi 29 décembre 2012 17:04
Écrit par Roshieru
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Titre : Dead Space Extraction

Titre original : Dead Space Extraction

Développeur : Visceral Games

Date de sortie en France : 2 octobre 2009

Série : Dead Space, Dead Space 2

Prix : + ou - 11,90 euros (sur Amazon.fr)

Genre : Shoot sur rail, Survival Horror

Rating : 18 et + (gore et horreur)

Online : non, mais on peut y jouer à deux

Conditions de test : le jeu a été testé sur une TV HD (Samsung LED B6000, en YUV) uniquement.

Résumé : Quand on découvre un monolithe supposé d'origine extraterrestre et tout recouvert de symboles cabalistiques, le plus sage serait de l'atomiser avec le restant de la planète. Malheureusement, ce n'est pas la conduite qu'a adopté la colonie minière de Aegis VII. Tandis que le monolithe est transféré sur l'USG Ishimura pour être étudié, les membres de la colonie commence à souffrir d'hallucination et des adeptes de l'Unitologie, pour qui la pierre est sacrée, organisent des suicides collectifs. Quelques jours plus tard, alors que la folie des habitants continue de s'aggraver, des cadavres disparaissent. Il devient vite évident qu'ils ont ressuscité et muté en une autre forme de vie agressive, les Necromorphs. Le détective McNeill, le soldat Wellerun, Lexine, une jeune femme dont le père a disparu, et Eckhardt, un scientifique envoyé sur Aegis VII en mission, parviendront-ils à échapper à cet enfer ?

Critique :

Le premier Dead Space est un FPS sorti en 2008 sur PC, PS3 et Xbox 360. Il s'est fait particulièrement remarqué pour son ambiance claustrophobique, ses ennemis monstrueux à démembrer et son scénario entrecroisant Alien et Event Horizon. Plutôt que d'effectuer un portage grossier sur Wii, Visceral Games a développé une préquelle afin notamment d'éclaircir nombre de zones d'ombres du jeu original. En plus de changer de hardware, la série a aussi changé de gameplay : ce n'est plus un FPS qui nous est proposé mais un Shoot sur rail. Un parti prix qui ne plaira clairement pas à tous...

 

 

Dans l'espace, personne ne vous entendra crier... de frustration

Les Shoot sur rail ne sont pas des exemples de liberté et ce Dead Space Extraction ne pourra qu'irriter les joueurs aimant fureter dans les moindres chemins et prendre le temps de la contemplation : non seulement vous n'avez aucune liberté de mouvements, mais en plus il n'existe quasiment aucun choix de chemins dans le jeu. En tout et pour tout, Extraction vous propose durant la première moitié du jeu (et juste trois ou quatre fois) de choisir entre deux couloirs. Non seulement ces choix ne changent rien à la suite du jeu, mais en plus cet aspect semble avoir été totalement oublié dans la seconde partie de l'aventure, un peu comme si le développement avait changé de direction entre deux...

Durant les dix niveaux du mode histoire du jeu, votre personnage se déplacera tout seul et vous n'aurez aucun contrôle sur sa vue, excepté à de rares moments minutés. Pour attraper grâce à la télékinésie les items se trouvant dans les décors, comme des armes, des trousses de soin ou encore des vidéos et des messages vous informant sur le scénario, il vous faudra des réflexes de lynx. Autant dire qu'il est probable que vous laisserez passer bien des choses lors de votre première partie. Par ailleurs, il n'est pas possible d'avoir plus de quatre armes en même temps, ni de les choisir au début de chaque mission. Bien que ce choix soit logique et réaliste (vous voyez nos héros porter la quinzaine d'armes existante à la fois ou sortir de leur culotte un arc électrique qu'ils n'ont pas trouvé au préalable ?), c'est un autre point qui pourra s'avérer décevant.

Cependant, ce dirigisme n'est pas dénué d'aspects positifs. Tout d'abord, cela ne signifie pas que Dead Space Extraction est un jeu facile et vite plié. Si l'aventure est assez courte et la maniabilité instinctive, le challenge est bien là, surtout dans les modes de difficulté supérieurs. Même dans le mode normal, il n'est pas improbable non plus que certains joueurs rencontrent des difficultés à passer quelques passages particulièrement gourmands en monstres. Les techniques pour vaincre les boss, principalement le tout premier rencontré dans le vaisseau Ishimura, ne sont pas toujours évidentes à deviner non plus. Le jeu propose aussi plusieurs défis où il vous faudra tuer le plus de monstres possible et il vous sera possible de jouer avec un ami. Par ailleurs, l'aspect rail présente deux avantages qui intéressera les joueurs plus attachés à l'immersion qu'à la liberté.

 

 

Wiimersion

Grâce à son cadre dirigiste, Dead Space Extraction peut se payer le luxe d'être l'un des plus beaux jeux Wii. Alors, oui, de temps en temps il y a une chute de framerate à cause du nombre de monstres à l'écran et il reste quelques petits bugs graphiques mineurs et de collision. La lampe torche est assez décevante comparé aux effets de lumière de Silent Hill : Shattered Memories. Pour autant, le jeu se classe facilement dans le top de la machine. L'aliasing, tout d'abord, reste très discret même sur une télévision haute définition. Les textures sont globalement agréables à regarder sauf dans les rares gros plans, notamment pour les sols. Malgré un chara-design assez classique (hormis Lexine), les personnages sont très réussis et bien animés. Les monstres, eux, sont dégoûtants comme il faut. Enfin, les décors nous mettent tout à fait dans l'ambiance. Sur grand écran, on se croirait vraiment sur la colonie et dans le vaisseau Ishimura...

Voix, bruitages et musiques ne sont pas en reste. Le jeu des acteurs est dans l'ensemble convaincant. Notons que Dead Space Extraction est en anglais sous-titré français (sous-titres qui tendent à simplifier certaines choses, comme toujours hélas). Certains personnages ont un accent slave ou russe, ce qui est assez surprenant. Nombre de bruits bien vicieux dans les couloirs de la colonie ou de l'Ishimura vous feront sursauter, la plupart du temps sans raison. Les hallucinations que subissent nos héros sont d'autant plus prenantes grâce à ce travail sonore. Chuchotis incompréhensibles, voix éthérées, hurlements inattendus, comptine : rien ne nous sera épargné. Les musiques, quant à elles, manquent peut-être d'originalité mais elles sont réussies et collent à l'univers du jeu. Tous ces petits détails font que Dead Space devrait assurément plaire aux amateurs de Survival Horror malgré (ou grâce aussi ?) son côté action et démembrement à gogo (arracher les membres des monstres étant le seul moyen de les tuer).

L'autre avantage du rail, c'est de permettre d'introduire une réelle scénarisation dans les phases de jeu sans forcément donner l'impression d'interrompre la partie, les attaques de monstres étant assez fréquentes, y compris lors des "cinématiques". Encore une fois, les amateurs de liberté pourront reprocher ce côté film interactif, ces dialogues pouvant se dérouler simultanément avec l'action, mais les autres seront ravis en ayant l'impression de réellement vivre l'aventure en temps réel. Dead Space Extraction alterne aussi les points de vue. On suivra tour à tour un mineur, puis un détective de la colonie, son ami agent de sécurité sur l'Ishimura ou encore une biologiste. Evidemment, tous n'en sortiront pas vivants... A noter qu'on débloque au fur et à mesure de l'avancée dans le scénario des comics vocalisés qui éclairent un peu plus sur les évènements ayant lieu sur Aegis VII.

 

 

Alors, c'est certain, Dead Space Extraction n'est pas un jeu qui pourra plaire à tous, que ce soit à cause de son gameplay ou de son côté gore et crade qui pourra retourner l'estomac des plus sensibles. Ici, les monstres explosent en gerbe de sang, les membres sont arrachés avec tout autant de violence et les cadavres ont tendance à laisser traîner des bouts dans tous les coins possibles. Mais, bordel ! On se sent vraiment comme Ripley lorsque l'on récupère au détour d'un corridor un lance-flamme et qu'on se glisse, le stress aux tripes, dans un conduit d'aération où des monstres nous guettent dans l'ombre pour nous bouffer tout cru... ! Reste tout de même un dernier point noir : était-il nécessaire d'affliger le jeu d'une jaquette aussi hideuse et dénuée d'âme ?! Surtout quand on voit les artwork de présentation des comics qui ont autrement plus de gueule ?!